Tu sais que ta semaine commence mal quand, après une journée pro bien remplie et hyper stressante, tu te trompes dans ta résa UGC. Prendre un ticket pour Châtelet et aller à Bercy, c’est un fail.


J’ai quand même voulu voir le film à Bercy. Parce qu’avec sa toile de 17 mètres de large et ses 446 fauteuils, une installation pareille, la salle 31, quand tu es cinéphile depuis plus de 18 ans, c’est que du bonheur. Notez que la salle était remplie au 3/4 en plein mois d’aout.


Sur le fond, Tarantino, cinéaste cinéphile, rend hommage au cinéma à sa manière, plus particulièrement au western spaghetti, et c’est tout simplement magistral.
Rien que pour le casting, Once Upon a Time… in Hollywood est une pépite.
Voir le Lieutenant Aldo Raine donner la réplique à Calvin Candie, c’est un peu comme savourer l’un des meilleurs millésime de Bordeaux devant le dernier épisode de Breaking Bad.*


Jouissif.


J’ai eu du mal à reconnaitre Al Pacino au premier regard, il m’a fallu quelques secondes pour me rendre compte qu’il s’agissait du Parrain Michael Corleone. Un autre clin d’œil du maitre.
Margot Robbie semble complètement absente de son rôle de Sharon Tate, cependant elle n’en reste pas moins resplendissante, et crève littéralement l’écran. Son personnage m’a réconcilié avec l’horrible Harley Quinn du nanar Suicide Squad.
D’ailleurs, à l’heure ou les super héros font la loi sur le grand écran, le dernier opus de l’auteur de Pulp Fiction fait figure d’Ovni sur la scène internationale du cinéma.


Le scénario est parfaitement maitrisé d’une main de maitre. Tarantino raconte l’histoire du cinéma, et par la même occasion, celle de l’Amérique. Car les deux sont intimement liés. La mise en abime est majestueuse, et superbement originale. Le film dans le film, l’acteur qui joue l’acteur. D’une pierre trois coups.


Once Upon a Time… in Hollywood raconte la relation de deux amis, l’acteur au sommet de sa gloire, et son cascadeur, qui galère dans son ombre. L’un vit dans les plus belles villas d’Hollywood, l’autre dans une caravane miteuse, dont personne ne voudrait pour un sou. Leur relation va les amener à vivre des moments tragicomiques dont seul Tarantino à le secret d’une écriture quasi parfaite.
La polémique Bruce Lee ? Je ne la comprends pas. Que nenni messire, il s’agit d’une parodie, rien de plus. Tarantino a ce don de mettre ses personnages dans des situations toutes les plus incongrues les unes que les autres, jusqu’au grand final.


Attention spoilers !


Voir Charles Manson se tromper de maison pour aller buter la mauvaise cible et s’en prendre à la mauvaise personne, c’était tout simplement jubilatoire. J’ai explosé de rire devant l’ultra violence déclenchée par cette scène. Le coup du chien qui attaque la famille Manson est superbement bien trouvé. Le passage du lance-flammes est énorme.
Seul Tarantino a le pouvoir de déformer la réalité des faits tels qu’ils se sont produits, comme il l’a déjà devant Inglorious Basterds.


Finalement, ce sont 2h47 de film dont on ne se lasse pas, et dont on en redemande à la fin.
De nombreux personnages étant fictifs, on comprendra alors que Tarantino exploite le mythe Hollywoodien, plus que les faits réels.


Musicalement parlant, Once Upon a Time… in Hollywood est une belle réussite. On le sait, Tarantino ne peut écrire une scène sans avoir la musique derrière. J’ai eu le bonheur d’entendre du Deep Purple, Joe Cocker, ainsi que Bob Seger, artiste Rock que j’ai pu découvrir grâce à la magnifique reprise de Turn The Page, faite par Metallica.


Sur le graphisme, Once Upon a Time… in Hollywood rend sa gloire aux années vintage, chaque plan est parfaitement travaillé, et flatte la pupille.


Enfin, chose qui ne m’est jamais arrivé pendant une séance de cinéma : A la fin, quelques 250 personnes en train de descendre les marches ou de sortir, se sont arrêtées net pendant cinq minutes, pour regarder le sketch final de Di Caprio pendant le générique. La scène était surréaliste, et restera gravée dans ma mémoire à jamais.


Entre le grand retour de John Wick qui flingue dans tous les sens, et Parasites qui nous a collé une baffe unanimement, 2019 a été une grande année de cinéphilie aigue. Renouveau culturel ou survie passagère ? Reste à savoir si 2020 sera à la hauteur, et au final je ne suis pas mécontent d’avoir utilisé deux tickets pour un chef d’œuvre comme Once Upon a Time… in Hollywood.



  • Je fais le lien entre le film et la série, parce que la drogue est très présente dans les deux.

Tonio_2
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le 20 août 2019

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