Après les Nazis, puis les rednecks du Far West, notre cher Quentin Tarantino s'en prends aux Hippies !
Oui c'est très vulgarisé dit comme ça car en réalité il s'en prends plus particulièrement à la secte de Charles Manson mais bon restons dans l'esprit "Sens Critique" !
Un scénario à la fois original et ordinaire.
Original car il peut déconcerter les adeptes des grandes histoires remplies d'action que nous avait offert Tarantino précédemment.
En effet ce film ne raconte pas une fiction incroyable mais bel et bien la vie ordinaire d'une star d'Hollywood et de son cascadeur.
À l'image d'un Pulp Fiction où nous suivions deux gangsters dans leur vie quotidienne, ici nous avons pour guide touristique deux artistes du vieil Hollywood.
Le film peut donc déconcerter, il y a certaines longueurs (invisibles à mes yeux au second visionnage) et pas beaucoup d'action, la construction du scénario est toujours aussi particulière, quoi que plus linéaire que d'habitude. On y suit individuellement les activités de nos 3 protagonistes (Rick, Cliff, et Sharon), pendant que l'un révise ses répliques dans sa loge, l'autre répare une antenne télé en se souvenant de ses tracas de cascadeurs, tandis que la dernière va s'admirer au cinéma.
Et ça permet encore une meilleure immersion à mon goût. Mais ce qui fait notre immersion c'est surtout...
L'ambiance !
Un Hollywood 1969 totalement reconstitué !
La maîtrise des décors sublimé par la photographie de Robert Richardson est incroyable.
Les plans en voiture sont magiques.
Les costumes tellement stylés... (je dois même avouer que c'est grâce, ou plutôt à cause, de ce film que je me suis surpris en Rick Dalton à fumer ma première clope...).
Et mon dieu cette BO ! Nous savons l'amour que porte Tarantino pour la musique de ces films (il écrit même leur scénario dessus) mais alors à cette époque aux États-Unis c'est la période parfaite.
Tout ceci dans les moindres détails...
Nous le connaissons fin amateur de ces gros inserts toujours aussi satisfaisant, mais dans cette histoire ils prennent tout leur sens. En effet il se concentre sur l'aspect très classique voire routinier de la vie des personnages (ex: scène de la pâté pour chien). Donc y accorder de l'importance est pertinent car ce que nous montre le réalisateur est le quotidien de ces immenses stars que nous autres spectateurs verront comme l'extraordinaire. Excepté ici peut-être pour Cliff (Brad Pitt) qui n'est que la doublure de la star.
Et ce Cliff dans toute sa simplicité, qui nous est montré en opposition totale avec le luxe dans lequel vit Rick (DiCaprio), ce personnage si touchant résumé simplement par cette dernière réplique qu'il prononce quand Rick lui dit qu'il est vraiment un ami :
"J'essaie."
Duo déjà culte !
Leonardo toujours aussi magistral (la scène du pétage de plombs dans la loge...).
Brad si charismatique dans le rôle du mec qui sait tout faire sans jamais stresser (supplément sourire clope au bec et lunettes de soleil au volant).
Margot Robbie et Al Pacino (pour ne citer que les grands noms) un régal !
Réécrire l'histoire, la vraie !
Les nombreuses références sont une fois de plus extrêmement maîtrisées et la principale référence fondant ce scénario qui est l'assassinat de Sharon Tate est traitée avec une grande sensibilité, oui sensibilité !
Au-delà du style toujours aussi brutal et sanglant de Tarantino (qu'on adore évidemment) ce dénouement réussi à nous émouvoir et à nous toucher.
Que ce serait il passé si ces deux personnages avaient réellement existé ce soir là ?...
Et tout ça symbolisé par cette simple mélodie de piano d'une extrême douceur pour amener le générique de fin.
Magnifique.