l'essence du cinéma est dans ces moments d'entrevues autorisés dans le journal intime de leurs auteurs.

Une nostalgie, un fantasme, une colère, ils essaient d'effleurer du doigt ces émotions irrationnelles que nous connaissons tous et qui touchent l'humain en nous. Un moment d'égoïsme où le film n'est non plus fait pour le spectateur mais pour eux même.

Certains s'y livrent beaucoup comme Lars Von trier et ses angoisses ou Malick et sa foie, d'autres comme David lynch complètement et même au delà de ce qu'ils comprennent d'eux même. D'autres plus froids et cyniques s'y refusent comme Fincher et Kubrick, et ne tournent l'objectif que vers nous, préférant mettre en lumière tout nos vices. Des petit malins quant à eux ont la recettes du succès publique, a l'instar de Spielberg. Tarantino fait parti de cette dernière catégorie.

Jusque ici il ne produisait ses films que pour le spectateur. Et c'est bien normal en effet : Réalisateur généreux, il partageait avec nous les plaisirs auxquelles il avait gouté plus jeune, comme quiconque partagerait un bon plan a ses amis, il voulait que nous soyons spectateur avec lui des oeuvres qu'il avait vu. Il reprenait alors toute les astuces visuelles qu'il avait pu accumuler durant sa vie d'amateur de cinéma, comme un dictionnaire, exhaustif, efficace et passionné, nous délivrant ainsi ses films de divertissement rêvés, les plus aboutis, ne laissant place à aucun défaut, des copies parfaites ayant un effet redoutable sur les habitués des salles obscures comme sur les profanes.

Ses films étaient dédié à ses personnages, à l'intrigue, à toute une accumulation de couches exquises comme un bon hamburger savoureux qui remplit entièrement la tâche qu'on attends de lui.

Mais dans Once upon a Time in Hollywood, il se livre enfin, arrête de regarder ses films avec nous et tourne la caméra vers lui même.

Certes moins accessible à celui qui serait venu pour y retrouver le défouloir réconfortant qu'étaient ses précédentes création, on ressent néanmoins dans ce film Tarantino. Non pas son style habituel, fait d'hémoglobine pop, mais son être, ce qui l'anime et ce qui le déchire également, son paradis perdu, et qu'il essaie en vain de retrouver et de corriger via le destin alternatif qu'il donne à ses protagonistes, même si ce n'est que sur la pellicule, même si ce n'est que pour quelques minutes seulement. Un aveu d'échec face à ce qu'on ne peut réellement contrôler, le temps qui passe, son effet sur nous et notre impuissance face aux sentiment que les évènements nous infligent, en un mot

: la sincérité.


Même si il n'a pas connu Hollywood, ni cette époque, tout spectateur sensible saura retrouver dans ce film une époque et un lieu qu'il a lui même traversé, habité et qui l'habite encore.





Jazzenberg
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le 3 janv. 2024

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