Tarantino a cédé à la Nostalgie et s'est fait son trip en réalisant un film souvenir sur la Californie de la fin des années 60, période à laquelle il y a passé une partie de son enfance (et ainsi que sa vie d'adulte).
La reconstitution est magistrale : les décors, le voitures, les costumes, jusqu'aux affiches de film qu'il a crée pour intégrer ses deux personnages principaux fictifs à une réalité historique dont la trame de fond est celle de Charles Manson et de ses adeptes. Sauf que ça j'ai mis 2 heures à le comprendre.
Et pendant ces 2 heures, lorsque l'ennui a commencé à s'installer, je me suis demandé quel genre de film suis-je en train de regarder, c'est quoi le sujet ? (d'ailleurs si je peux conseiller vivement de relire un résumé de l'histoire de Charles Manson sur Wikipedia avant de voir ce film : cela permettra d'apprécier quelques subtilités du scénario).
Je connais le style Tarantino et je l'adore ; mais il faut reconnaître que son 9ème film "Once Upon a Time in Hollywood" est beaucoup trop long. Pourtant, en tant qu'amateur de ses films je m'étais préparé à quelques longueurs souvent agrémentées de dialogues savoureux, mais là...
En effet, la première partie du film est conforme à ses habitudes : Tarantino nous prépare le terrain en présentant ses différents personnages dans diverses situations assez banale (j'aurai aimé écrire "originale") ; le hic c'est que cette phase d'introduction dure presque 2 heures ! Pour ensuite laisser place à un dénouement beaucoup plus rythmé durant les 40 dernières minutes où l'on entrevoie enfin le véritable sujet du scénario beaucoup trop linéaire jusqu'à présent (pour ne pas dire monotone) : l'affaire du meutre de Sharon Tate commandité par Charles Manson.
Et durant ces 2 heures d'intro, j'ai eu l'impression d'assister à une séance vidéo familiale qui aurait pu s'appeler "les meilleurs souvenirs de Quentin en 1969" avec une succession scènes et de plans plus ou moins sans intérêt, si ce n'est celui de raviver les souvenirs d'enfance du réalisateur que l'on sait bien sûr amateur de cinéma : kung-fu et western spaghetti en tête, mais également amateur de radio, d'enseignes lumineuse et de belles bagnoles ; souvenirs très certainement idéalisés au fil des années et retranscrits dans ce film aux décors et à la photo superbe, où chaque détail a été travaillé.
Sans parler de la succession de bande son pour accompagner la multitude de plans que comporte le film et qui selon moi casse un peu le rythme, déjà assez lent comme ça (ce qui me fait également penser que la B.O nous sera sans doute vendue sur 3 CD) .
Pour conclure, Tarantino nous gratifie d'un film à l'esthétique très plaisant, avec une distribution 5 étoiles mais avec quelques rôles malheureusement sous-exploité (Margot Robbie...) ; un film qui au final s'avère trop long avec une fin Tarantinesque, qui malheureusement ne suffit pas à faire oublier l'ennui qui s'est installé pendant la séance.