Plongeons dans la douce folie amoureuse

Faut-il être fou pour toucher du doigt l’absolu ? Comment renaitre après une blessure amoureuse ? S’attaquer au mythe d’Ondine n’est pas chose aisée : Christian Petzold s’y attèle avec modernité et poésie: une œuvre lumineuse, poétique et mélancolique.
C’est au détour de ce voyage entre Berlin (dont l’urbanisme est mis à l’honneur), un aquarium instable et le fonds d’un lac de barrage que l’on s’éprend pour Ondine, magistralement interprétée par Paula Beer.
Christoph suffoque dans son scaphandrier et se retrouve confronté entre passion et raison, entre Ondine et Monika… et finalement ce conte allemand se conclut sur une touche d’espoir : si les grandes histoires follement romantiques laissent des cicatrices, cela n’empêche pas certaines idylles de s’écrire avec douceur et tendresse.
Ce film intime est inclassable : drame ? fantastique ? documentaire ? le résultat est une merveille poétique, avec notamment des séquences sous-marines remarquables de poésie.
L’amour inconditionnel ici révélé, s’il n’est pas uniquement douloureux, est condamné à l’éphémère, à se déporter du réel vers le fantastique, à transgresser les lois de la physique pour investir le surnaturel, quête d’un idéal impossible.