Découvert un peu au hasard en naviguant sur Youtube à la recherche d’une vidéo pour s’endormir, la bande annonce d’un film chinois avec Fan Siu-Wong (Story of Ricky, Righting Wrongs), nommé One More Shot, m’avait interloqué. Ça avait l’air de déménager pas mal, avec du kung fu, du gun fu, des explosions, des méchants avec des masques à tête de mort, un exosquelette façon Iron Man ou War Machine. Une bande annonce délicieusement couillue et violente laissant penser à un bon gros divertissement d’action bien bourrin et efficace. J’avoue, le côté futuriste me faisait émettre quelques réserves tant on sait que les petites productions chinoises n’hésitent, hélas, pas à abuser de CGI moches. Mes craintes se sont très vite levées car One More Shot est une très bonne surprise, une bobine bien punchy que les amoureux de séries B d’action made in HK se doivent de voir.
Fan Siu-Wong fait partie de ces acteurs HK qui semblent avoir réussi leur reconversion dans le marché chinois. Il reste présent sur les écrans et est au casting de bon nombre de productions ces dernières années, certes parfois de seconde zone, mais parfois également de très bonne tenue comme ce fût le cas avec The Bravest Escort Group (2018) et donc One More Shot (2021) qui nous intéresse aujourd’hui. Le film ne brille pas par l’originalité de son scénario. Dans son déroulement, on reste dans quelque chose de cliché, avec notre héros qui a des traumatismes à cause de son passé (la mort de sa femme, dommages collatéraux de son ancien métier), qui a changé de vie après ces tristes évènements ; il va sauver d’un violeur une jeune demoiselle en détresse qui bosse dans une grosse entreprise fabriquant de la haute technologie qui servira pour la paix dans le monde ; des terroristes vont essayer de voler cette technologie pour gagner en puissance ; notre gentil héros va accepter de bosser dans la boite de la jolie demoiselle et va devoir péter des bouches et sauver la situation. Le schéma narratif est vu et revu mais lorsqu’on se lance dans une série B d’action dont le trailer nous promet du pan pan pif paf pouf boum boum t’es mort, on ne s’attend pas à des théories philosophiques, à des messages politiques cachés ou à une critique sociale. Voilà, nous sommes d’accord. Ici, il ne va pas falloir essayer de trop se poser de question, car là n’est pas le but. One More Shot cherche à faire dans l’action efficace, et sur ce domaine-là, il réussit son pari haut la main avec bien 55min/1h d’action sur 1h22 de film. Si si, je vous jure.
D’entrée de jeu, One More Shot annonce la couleur avec une série de scènes vraiment réussies : un bon gros gunfight bien violent, avec un plan séquence dans un escalier, suivi de deux combats qui envoient bien du bois, et d’un autre gunfight presque dans le vide. Le montage privilégie les enchainements, peu de coupes au montage, avec une caméra qui bouge pour accompagner les mouvements des protagonistes. Dix minutes d’action non-stop qui nous rassurent immédiatement et qui nous font dire que, si tout le film est comme ça, on va passer un bon moment. Et ça va donc être le cas. Les scènes d’action, que ce soit les gunfight ou les combats, sont bien badass, très punchy, avec des effets de mise en scène plutôt intéressants et qui rendent bien visuellement. Les CGI ne sont pas toujours au point, certains fonctionnent bien, d’autres sont bien plus discutables, mais de manière générale la mise en scène est bonne. Certains cadrages sont très jolis, les filtres de couleurs sont utilisés avec parcimonie et l’ensemble fait vraiment très propre pour une production chinoise du genre. On sent un réel effort de vouloir bien faire les choses et le résultat est plutôt payant. On aurait aimé que, parfois, la caméra bouge un peu moins lors des combats, mais on ne peut pas tout avoir. Le combat dans l’ascenseur est très impressionnant, les impacts des coups sont puissants, et la scène finale vaut le détour. One More Shot aurait clairement pu être réalisé à Hong Kong période post SPL tant on retrouve les mêmes sensations qu’à l’époque. Lors des quelques scènes plus calmes, plus intimistes, comme lorsque le héros est avec sa femme ou sa fille, il règne une ambiance de douceur. On s’attache aux personnages, suffisamment développés pour ce genre de film, et seule la dernière scène, un peu trop « facile » vient amener une (toute) petite ombre au tableau.
One More Shot, c’est la bonne surprise en matière de bobine d’action made in China. Ça ne révolutionne rien, mais c’est bougrement efficace et ça fait plaisir de voir des bastons et des gunfights qui déménagent.
Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com