Après Chuck Norris dans les années 80, Jean-Claude Van Damme et Steven Seagal dans les années 90 et début 2000, Scott Adkins est aujourd’hui le roi de la série B d’action DTV. Pas une année ne passe sans que plusieurs films avec lui arrivent dans les étals (physiques ou virtuels). 8 films en 2016, 2 en 2017, 4 en 2018, 4 en 2019, 5 en 2020, … Et on peut remonter encore plus loin comme ça. La qualité n’est pas toujours au rendez-vous, mais il y a dans le lot clairement de très chouettes bobines qui déménagent pas mal niveau action. Citons par exemple Avengement (2019), The Debt Collector (2018), Accident Man (2018) ou encore Universal Soldier : Day of Reckoning (2012). Des films qui ne sont pas des chefs d’œuvres du 7ème art mais qui font preuve d’une réelle efficacité et qui valent le coup d’œil. Le One Shot qui nous intéresse ici est la 3ème collaboration de Adkins avec le réalisateur James Nunn avec qui il avait déjà travaillé sur Green Street 3 : Never Back Down (2013) et Eliminators (2016), et ce film rentre parfaitement dans la catégorie citée plus haut : les séries B bien efficaces.


Lorsqu’on regarde la filmographie de James Nunn, on remarque vite qu’il a choisi de se spécialiser dans la petite bobine d’action sans prétention. Outre les films de Scott Adkins, on lui doit par exemple les 5ème et 6ème opus de la saga The Marine, initiée par la WWE pour essayer de lancer la carrière cinématographique du catcheur John Cena. Avec One Shot, il tente de sortir un peu de la masse avec un concept qu’on commence à voir de temps à autres, celui du film en un seul plan séquence. A ce propos, le titre du film pourrait à la fois renvoyer au scénario du film, où un groupe d’intervention n’a qu’une seule chance d’arrêter un complot terroriste, mais également la façon de le mettre en images, en une seule prise donc, un peu à la manière du film allemand Victoria (2015). Alors soyons clairs tout de suite, il s’agit d’un faux plan séquence de 1h30, mais étonnament les coupes numériques sont bien moins visibles que ce qu’on a l’habitude de voir. Habituellement, dans les films triple A, on sent bien que la caméra passe volontairement derrière quelque chose de sombre ou bouge volontairement très vite afin de mettre une coupe « invisible » à ce moment-là. Dans One Shot, bien qu’on les devine à 1 ou 2 reprises, c’est bien plus discret, ce qui donne au film un côté assez hypnotique. On est plongé au plus près de l’action, au plus près des personnages, avec un style caméra à l’épaule, presque documentaire. Cette caméra se déplace dans les espaces de manière fluide, passant d’un camp (l’équipe d’intervention spéciale) à l’autre (le groupe de terroristes) assez naturellement, permettant au film d’immédiatement instaurer une tension que le réalisateur va maintenir tout le long. Le résultat est réellement immersif, à l’instar d’un TPS dans un jeu vidéo. Le film se déroule en temps réel complet du début à la fin, permettant de justifier ce gros plan séquence sans que cela ne paraitre pompeux.


Après une introduction d’environ 10 minutes, l’action va se lancer et ne quasiment jamais cesser jusqu’au final. Beaucoup de gunfights, quelques combats au corps à corps, des explosions, pour un résultat qui n’est jamais de grande envergure, qui ne cherche pas non plus à l’être sans doute à cause d’un budget limité, mais qui fait les choses très efficacement. Le réalisateur ne cherche pas à surchorégraphier l’ensemble à la manière d’un John Woo, ne cherche pas l’effet tape-à-l’œil comme on le voit trop souvent de nos jours, car il veut avant tout rester dans le réalisme. On regrettera malgré tout que, au bout d’un moment, cela soit un peu répétitif, mais les amateurs d’action bien fichue devraient y trouver leur compte, d’autant plus que c’est parfois bien méchant avec un bon nombre de headshots et de gorges tranchées au couteau de Rambo. Scott Adkins fait du Scott Adkins, et il le fait bien. Il livre ce que ses fans attendent de lui et, une fois de plus, il a une vraie présence à l’écran. On ne pourra pas en dire autant de certains seconds rôles qui ne sont pas très bien mis en avant (Ashley Greene) ou qui semblent un peu dépités (Ryan Phillippe) que leur carrière soit désormais cantonnée justement aux seconds rôles alors qu’on leur prédisait un bel avenir à Hollywood. Du côté des points négatifs, on pourra également citer quelques invraisemblances. Pourquoi aucun des deux camps ne se dit que ça pourrait être utile d’utiliser les conduits d’aération ? Comment cette centaine de sbires a bien pu rentrer dans ce petit camion qui les a amenés sur place ? Mais qu’importe au final et il ne faut surtout pas s’arrêter à ça. Non. Il vaut mieux profiter du spectacle proposé, efficace, intense et bien fichu et qui, sincèrement, malgré des défauts, fait du bien par là où il passe.


Réalisée avec un certain talent, One Shot est une série B qui tient ses promesses. Se déroulant en un seul plan séquence de 1h30, le film se démarque des autres productions du genre et fait preuve d’une grande efficacité malgré des défauts évidents.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-one-shot-de-james-nunn-2021/

cherycok
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le 24 juin 2022

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