J'ai repensé à "The Jinx" et "Making a murderer" durant le visionnage de ce moyen-métrage. Les deux séries précitées étaient assez peu intéressantes à cause d'un parti pris trop prononcé, à cause de cette moralisation étouffante et surtout ce besoin d'étirer des choses toujours plus insignifiantes en faisant croire que c'est complexe l où en fait on ne fait que tourner en rond à coup de fausses pistes et de fausses réflexions.
"One year in a life crime" n'est pas exempt de défauts ; ainsi, les 15 dernières minutes sont elles aussi trop moralisatrices (d'ailleurs une suite est sortie qui a pour but de traiter de la rédemption de criminels) mais pour le reste, on peut saluer le fait que l'auteur évite d'imposer son jugement. On sent à sa manière de leur parler qu'il ne respecte pas beaucoup les gens qu'il filme, n'empêche qu'il les montre le plus simplement possible dans leur quotidien. Et c'est ça qui est intéressant, voir comment ils vivent, avec leurs bons et leurs mauvais jours. C'est parfois un peu choquant (quand l'un d'eux frappe sa femme et que tout le monde présent dans la pièce semble trouver ça normal) mais c'est agréable de voir quelque chose d'aussi brut, d'aussi réel. C'est instructif !
Le concept de changer d'un protagoniste à l'autre permet de créer une sorte d'évolution. Dommage que cela mène à une conclusion visant à prôner de bonnes valeurs. C'est d'autant plus dommage qu'on sent que le protagoniste qui s'exprime s'en fout complètement de ce qu'il dit, qu'il le dit pour faire plaisir. J'aurais bien aimé que le réalisateur fasse un film entier sur chacun des trois larrons tant ils se révèlent tous les trois intéressants.
La mise en scène est adéquate : le réalisateur suit ses sujets dans leurs larcins (ce qui en fait un complice non ?), montre comment se passe la revente, puis filme les voleurs dna sleur domicile. Régulièrement, les malfrats s'expriment ; ils n'ont pas un raisonnement toujours très 'intelligent' mais ils expriment clairement leurs idées. Le réalisateur a donc bien pioché ses sujets. De plus ça sent très fort les années 80, de par les décors, les vêtements etc. . Un documentaire bien ancré dans son époque, on va dire.
Bref, ça se regarde bien. Dommage pour la fin (même si retrouver le premier sujet dans cet état est intéressant).