Ce film d'arts martiaux a révélé au monde entier les talents de Tony Jaa : toutes ses performances sont des cascades pures, sans effets spéciaux ni assistance. Les nostalgiques de Bruce Lee (chinois) ont trouvé sa relève. Les combats sont impressionnants et nombreux. Pour le reste, c'est le service minimum mais dans un esprit charmant. Candeur, panache, générosité, habiletés d'exécutions : Ong Bak est une vraie bessonnerie, avec les ambitions métaphysiques en moins, ou tenues strictement à leur rang d'instruments du show.
La ferme niaiserie se rappelle toujours, par quelques excès, mais ne plombe pas le spectacle. L'intrigue est bien light et sans originalités, les personnages n'ont pas beaucoup de relief. Tony Jaa lui-même écope d'un rôle assez benêt, avec son costume de brave missionnaire dont la douceur souriante et la complaisance masquent une force considérable alliée à un sens de la justice sans aspérités. La médiocrité de fond devient un détail, éclipsée par les démonstrations de puissance.
De même, le manque d'inventivité de la mise en scène et les failles du montage sont compensés par la nervosité du traitement. Ong Bak est une cible facile, notamment pour les cinéphiles endurcis ou les demandeurs en stimulants psychologiques ou intellectuels. En effet il ne faut rien attendre de ce produit flamboyant en-dehors de sa révélation (présente dans les suites et revenue en 2015 via Fast and Furious 7) et de son sens du spectacle (si vulgaire soit-il) : ces deux-là font déjà beaucoup.
https://zogarok.wordpress.com/2015/06/19/ong-bak/