Pas de doute, Only God Forgives est un film de Refn. On reconnait bien sa manière d'utiliser un sous-genre du cinéma (ici le film d'art martiaux) pour le déconstruire méticuleusement en vue d'y plaquer ses obsessions.

Mais attention, NWR ne plaque pas ça n'importe comment. Il nous offre avec OGF ses plus belles images, hallucinés et hallucinantes. Les jeux de lumières sont splendides, les lieux tous plus étranges les uns que les autres, et les acteurs habitent magnifiquement ces clubs, ces bars, ces rues bordées de néons. Tous les décors sont "naturels", choisis par Nico selon ses envies, ses idées.

Cela donne au film un petit côté "film à sketches" comme pouvais l'être Bronson, en plus de son côté mystique et contemplatif à la "Valhalla Rising", en plus de sa mise en scène ample, fluide et esthétisée à la "Drive"... Autant dire qu'avoir vu les autres films de Winding est un atout pour voir OGF, pour mieux comprendre la philosophie du film, ses références. Pas de manichéisme, peu de dialogues mais un superbe pestacle sensoriel, à la frontière du cinéma fantastique.

Cela dit, j'ai peut être rien compris au film. Peut-être qu'il n'y a rien à comprendre. Peut-être que c'est en fait très simple : SPOIL? un mec violent car impuissant à cause de sa relation avec sa mère accepte la punition divine qu'il sentait bien venir dans ses rêves. Un gamin traumatisé par sa famille qui a tué son père, grandi dans l'ombre son frère, qui rêve de retourner dans le ventre de sa mère. Une rédemption/libération qui passe par le sauvetage d'un enfant (allo Pusher II ? allo Valhalla ?), la mort de sa mère et le sacrifice de ses bras, outils de sa violence FINDUSPOIL?
Cependant je ne peux m'empêcher de penser qu'il y a plein de trucs à voir, à imaginer, pleins de non-dits, pleins de symboles qui m'ont échappés. D'ailleurs, Refn résume bien la situation : il ne s'agit pas tant de comprendre que de croire. J'attends les analyses complètes plan par plan avec impatience.

Bref, un grand film.

EDITION : voilà le blu-ray est dispo. Si le film vous a intéressé, même un tout petit peu, trouvez un moyen de le revoir avec les commentaires audio de Nico, ça vaut le coup.

Créée

le 23 mai 2013

Critique lue 916 fois

22 j'aime

2 commentaires

Superkebab

Écrit par

Critique lue 916 fois

22
2

D'autres avis sur Only God Forgives

Only God Forgives
real_folk_blues
8

Thaî, glande, et Ryan erre.

Only God Forgives n’est pas un bon film. N’allez pas croire que vous verrez Drive, pauvres naïfs. N’allez pas espérer que Fight Club se soit payé un lifting, pauvres consommateurs. Ne supputez point...

le 3 juin 2013

149 j'aime

32

Only God Forgives
Gand-Alf
6

... Et l'enfer le suivait.

Pour avoir une idée de mon expression dépitée à la sortie de ma séance de "Only god forgives", je vous invite à vous poster devant un miroir et de vous observez en train de diviser 1356, 876543 par...

le 24 mai 2013

142 j'aime

13

Only God Forgives
Anyo
8

Le langage du silence

Le cinéma est un art Visuel et Auditif. Notre cher réalisateur Danois acquiesce et nous livre une oeuvre à la facture audio-visuelle irréprochable. "Only God Forgives" rejoint "Samsara" et "The...

Par

le 24 mai 2013

140 j'aime

11

Du même critique

Inside Llewyn Davis
Superkebab
10

Critique de Inside Llewyn Davis par Superkebab

Est-ce que je surnote ? Peu importe. Les Coen ont enfin transformé les essais Barton Fink et A Serious Man ; Inside Llewyn Davis est magnifique. Bien sûr, la photo l'est, la réalisation aussi. Mais...

le 4 nov. 2013

34 j'aime

2

AM
Superkebab
4

Arthrite Monkeys

Voilà le petit Alex Turner est grand maintenant, il met du gel dans ses cheveux et il se fait une gueule de Crooner américain super-classe, il met des perfectos trop stylés pour montrer son...

le 3 sept. 2013

23 j'aime

15

Sheitan
Superkebab
8

Paysan scrupules

Avec son interdiction aux moins de 16 ans et son affiche qui te fait subtilement comprendre qu'il y est question de psychopathe, on s'attend à un pur slasher "bande de jeunes décimée". Pourtant,...

le 28 juil. 2012

23 j'aime

2