Moites, sombres, violents. Les bas-fonds de Bangkok, comme on se les imagine, servent à la fois de décor et de matière dans Only God Forgives. Esthétiquement, difficile de reprocher quelque chose à ce film, tant chaque plan est travaillé. On est en présence de haute-couture photographique. Et ce qu'on peut reconnaitre de Refn, c'est qu'il sait très bien jouer avec notre imaginaire pour nous faire ressentir quelque chose, que ce soit de l'inquiétude, de la gêne, du malaise, du dégoût...
Côté acting, j'ai été tout simplement éblouie par K. Scott Thomas, méconnaissable et incroyable dans son rôle. Ryan Gosling est fidèle à ce que le réalisateur lui demande d'exécuter, et atteint des sommets dans le mutisme. Quant à Vithaya Pansringarm, il est particulièrement convaincant et fait froid dans le dos à chaque fois qu'il apparait à l'écran.
J'ai ressenti pas mal d'émotions devant OGF, et quelquefois même savoir vraiment pourquoi, ce qui n'est pas forcément négatif... Après tout, il m'arrive d'admirer des peintures et d'être touchée par ce que je vois devant moi, sans cerner d'où provient l'émotion. Mais dans le cas d'une oeuvre cinématographique, je me dis que j'ai quand même du passer à côté de quelque chose.
Parce que, côté scénario, que dire d'Only God Forgives ? Une escalade de vengeances, certes. Une mère aux tendances incestueuses et étouffante ? Un flic aux méthodes contestables ? Un fils impuissant en recherche d'un modèle ? Il faut avouer que, malgré ses indéniables qualités artistiques, OGF n'est pas très accessible. Les dialogues - très rares - ne sont pas là pour nous aider. Il mériterait sans doute un second visionnage... Mais je ne suis pas convaincue d'être plus avancée par la suite.