Après Bronson, Drive, Pusher et j'en passe, Nicolas Winding Refn revient avec un film aussi muet qu'il est assourdissant.
Ryan Gosling incarne un personnage, certes, pas très causant mais pas pour le moins insignifiant. Bien que son interprétation ne soit pas digne d'être sélectionnée aux oscars, c'est l'ambiance du film qui lui donne tout son charme.
Les plans sont dignes de ceux d'un film de Alejandro Jodorowsky (The Holy Mountain, El Topo,...). Ce film lui est d'ailleurs dédié. Quant à la bande originale, alternant entre des musiques traditionnelles thaïlandaises d'un club de karaoké et des synthés enivrant accompagnés d'orgues et d'harmonies très sombres, elle est un pur plaisir pour notre ouïe. C'est le compositeur américain Cliff Martinez, déjà connu pour sa participation dans The Neon Demon et Drive, qui composa la plupart des sons que l'on peut entendre dans le film.
Ce n'est pas si étonnant d'apprendre que, sur le tournage, Gaspard Noé apporta au réalisateur Dannois sa contribution sensuelle, sexuelle et cruelle. Certains plans, certains moments rappelleront les films Irréversible ou Enter The Void.
Pour conclure, malgré des personnages pas franchement exaltants et une histoire un peu facile, on se prend au jeu et on savoure ce film contemplatif et peu commun. Des scènes d'ultra-violence viendront nous revigorer avant même qu'on ne se languisse.