Contrairement à tous les fans de Drive et de Ryan Gosling qui attendaient ce film avec impatience depuis des mois, je ne l'attends pour ma part que depuis une semaine jour pour jour, depuis que j'ai été charmée par sa bande-annonce avant la séance de the Great Gatsby.
Je ne me rappelle plus du tout de la bande-annonce, sinon que je suis restée scotchée à mon siège en me disant "wow". Alors voilà, le film est enfin sorti, et je l'ai découvert en dévorant chaque seconde.
Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu un film aussi captivant au cinéma. Je ne dis pas qu'il est absolument génial, ni que c'est le meilleur que j'ai vu depuis longtemps, mais simplement que mon attention ne s'est pas relâchée d'un poil tout au long du film. Ca, c'est rare, et c'est un bon signe.
Only God Forgives évolue presque exclusivement la nuit (seules quelques courtes scènes sont en plein jour) dans un cadre humide qui rappelle des films néo-noirs à la Blade Runner avec des intérieurs de jeux vidéos (ces longs couloirs sans fin à l'éclairage tamisé). Cela nous plonge donc dans une ambiance pesante, rouge, noire, chaude, moite...
Ce film est marqué de nombreux contrastes, ce qui fait là la force de la mise en scène. Les personnages évoluent silencieusement, parlent peu, la tension règne... Puis ça éclate, du sang, de la violence, du sadisme. Par moments on est tenté de se cacher les yeux (petite fille sensible inside), mais on se délecte de l'esthétisme de la scène dont on ne veut rien rater.
Je sais que je mélange tout ce que j'ai à dire, mais j'ignorais totalement que ce film se déroulait à Bangkok, et ce fût pour moi une agréable surprise, tellement je trouve que la Thaïlande est un pays à la culture fascinante. Bien sûr, ce film nous donne une image très négative de cette ville, mais ça ne fait rien, j'ai énormément apprécié le fait qu'une grande partie des dialogues soit en Thai et qu'on ait un aperçu de la vie nocturne à Bangkok.
Pour conclure, je dirai donc que je vois plus ce film comme une oeuvre expérimentale à la composition quasi-impeccable. On aura tous noté les transistions inexplicables entre les différentes scènes, qui provoquent l'incompréhension générale pendant une fraction de seconde. Sa courte durée nous permet de l'apprécier sans jamais laisser faiblir notre concentration. A vrai dire, je l'ai presque ressenti comme un court-métrage, car on ne prend pas la peine de présenter les personnages (qui pourtant transportent tous un lourd passé dont on ignore quasiment tout) l'histoire est brève, puissante, saillante. Malgré la faiblesse de son scénario, Only God Forgives est un bon petit film que je ne regrette absolument pas d'être allée voir.