Avec son Prix de la mise-en-scène Cannois sous l'bras, Nicolas va se mesurer au Dieu-Mort de la mise-en-scène : Stanley Kubrick. Comme si j'avais pas encore assez de raisons de le détester...
Il en résulte un film pénible, aussi grabataire que procédurier, empruntant au Génie ses cadres frontaux, ses musiques atonales et sa farouche volonté de se débarrasser de toute substance. Un film aussi mort que son maître, en somme.
En cela on peut parler de totale réussite, mais sur le terrain qu'est-ce que j'ai souffert ! Les thèmes vaguement abordés ne servent qu'à rendre jolie la photo et, à part Vithaya Pansringarm ( aperçu dans Largo Winch II ), tous les acteurs semblent être des figurants fantomatiques qui se font chier autant que moi.
Seul point positif, la photo. C'était d'ailleurs aussi le point fort de Kubrick, mais quand les images sont au service d'une narration aussi peu engageante, a quoi bon ? On a eu un parfait contre-exemple avec Spring Breakers en début d'année, qui était lui aussi un catalogue d'images décérébré mais avait le bon goût d'apporter une fraîcheur et beaucoup d'humour a l'édifice. Là, à part deux vannes de Kristin Scott Thomas, y'a pas de quoi desserrer les mâchoires.
Ni les crisper d'ailleurs, ce qui constitue la honte finale... On a lu partout que le film était violent, graphique, dérangeant... Putain, j'ai vu des épisodes de Docteur Quinn avec plus de sang ! Comment dans ce cas trembler ou même simplement réagir devant cette accumulation de vendettas-interrogatoires ?
Winding Refn commet son premier gros faux-pas... Malgré une maîtrise formelle qui n'est pas a discuter, je crains fort de ne plus jamais l'attendre avec fébrilité.