Only God Forgives par Selenie
Après le succès de "Drive" Nicolas Winding Refn retrouve son acteur Ryan Gosling, devenu la coqueluche de Hollywood, pour un second film qui esta nnoncé comme encore plus fort que "Drive"... Ce dernier étant, certe, un excellent film mais étant également le moins bon de sa courte filmo (du réalisateur danois) ; en effet si le monde semble l'avoir connu avec ce film les fans savent qu'il est l'un des meilleurs réalisateurs mondial depuis sa trilogie "Pusher", comme Ryan Gosling d'ailleurs non pas révélé par ce film mais déjà remarqué dans des films comme "Danny Balint" (2001)... Bref "Only God Forgives" est évidemment attendu au tournant et c'est rarement bon pour le film, il semble bien que c'est effectivement le cas, les critiques sont très partagées. Et pourtant... Une famille américaine implantée en Thaïlande pour son narco-business d'un côté, une police corrompue sous la coupe d'un patron ayant tous pouvoirs de l'autre. Le fils de "bonne famille" pète un câble, il est puni par les forces de l'ordre, la matriarche ricaine crie vengeance... Un seul petit bémol, un parti pris risqué, celui de voir un Ryan Gosling monolithique et inexpressif. Au vu de sa maman (Kristin Scott-Thomas en pire salope), vraie vipère incestueuse au complexe d'oedipe sous-jacent et marraine impitoyable d'une mafia fantôme il aurait été pourtant intéressant de remarquer un peu plus les failles de ce fils cadet. La mise en scène du réalisateur danois est une fois de plus aussi virtuose qu'envoutante. On est plongé dans les bas-fons thaïlandais comme dans un cauchemar. Des décors qui passent des maisons closes aux couleurs chaudes de l'enfer aux quartiers pauvres le tout dans un rythme lancinant, aux ralentis coupés par des fulgurances hyper violentes. Associé à une musique omniprésente dont les tonnerres s'accordent parfaitement aux songes démoniaques. Car oui, définitivement on est plongé dans un cauchemar, celui d'un fils mal aimé, paumé ne sachant pas vraiment quoi faire dans ce monde de violence. Entre l'onirisme glauque et la violence froide et réaliste Nicolas Winding Refn signe encore un grand film mais on décèle également une petite baisse de qualité (relative), Hollywood risque, à force, d'araser le sens artistique du réalisateur ("Drive" l'annoncait). A noter que le chef op du film (Larry Smith) est celui qui a travaillé sur "Eyes Wide Shut" de Kubrick, la filiation n'est pas si anodine... En tous cas la vraie star du film n'est pas celle qu'on croit... Un film 100% Refnien sans aucun doute, toujours aussi radical et fascinant.