L'être humain version non-expurgée
Ce film est dédié à Jodorowsky ; ceux qui savent auront compris.
Je suis entrée dans la salle sans avoir vu la bande annonce et sans avoir lu le synopsis ; à vrai dire, je ne savais même pas, avant de voir l'affiche, que ce film allait sortir. Et puis les lumières se sont éteintes et ça a commencé. Dès les premières images, l'ambiance est posée : une photographie sublime, des personnages complètement dingues et très, mais vraiment très peu de dialogues.
Vous savez que ça se passe en Thaïlande, vous savez qu'il y a des Américains et un flic pas commode... je ne vais pas revenir sur ces détails. Parce que, oui, ce sont des détails. Ce qui compte, dans ce film, c'est d'abord l'éblouissant mélange de beauté et de violence, sur fond d'exotisme. Notons au passage que ce choix n'a rien d'anecdotique, tout au contraire, il donne toute sa signification au film.
Voici donc un personnage bien étrange, pour lequel la frontière entre le rêve et la réalité semble imperceptible. Sa mère ne l'a jamais compris, il erre en pays étranger, cherchant un dieu auquel se vouer. La recherche est claire, même si l'on peine parfois à savoir ce qu'il cherche. Le flic, lui, sait exactement ce qu'il doit faire, la mère aussi, en fait, tout le monde à l'air d'avancer sans douter à l'exception du « héros ». Quel est son rôle ? Que doit-il faire ? A-t-il la force de lutter ? Non, pas vraiment.
À l'issue de ces quatre-vingt-dix minutes très éprouvantes mais aussi magnifiques, une solution a presque été trouvée. Un repos, un équilibre, une solitude acceptable. Pas de happy-end, si c'est ce que vous cherchez, passez votre chemin.