Un navet ? Non. Un grand film ? Probablement.
Mesdames messieurs voici devant vous un film particulier, étrange, difficile, violent ( même s'il l'est beaucoup beaucoup moins que des films tel Evil dead).
J'ai vu le film le jour de sa sortie. Durant le premier tiers du film je me suis dit bon sang c'est bien mais ce n'est pas extraordinaire c'est même soporifique par moment. Mais soudain on entre dans le deuxième tiers du film. Le premier servait à mettre en place les personnages et à mettre en marche le destin implacable et froid. Et la bon sang oui, oh oui mon dieu j'ai pris mon pieds chaque silence, chaque plan et chaque parole si rare mais si savoureuse car si pertinente me donnait une claque. Une vrai claque pas une claque dans le sens où je vais voir un film pour me divertir mais une claque au sens où le film que je vais voir pour me divertir m'apprend quelque chose, qu'il provoque en moi la catharsis d'Aristote. Oh mon dieu je voie déjà les critiques dire mon dieu il a fumé ce gas c'est n'importe quoi ce film, de la vrai daube.
Alors cher lecteur qui voudrait me faire cette critique la critique qui va suivre est pour toi.
Beaucoup de spectateurs découvrirent le réalisateur par son oeuvre Drive. Mais Drive est une parenthèse dans sa filmographie même s'il s'agit d'une parenthèse heureuse. D'autre part ce n'est pas parce que un film marche que le réalisateur doit forcément en faire une suite. De nos jours on privilégie la suite de tel ou tel film plutôt que l’innovation. Alors lorsque je lisais les critiques ici et là et que l'un des principaux reproches était que la personne attendait un drive bis ou un drive deux et qu'elle ce retrouve face à cela elle fut tellement dégoûtée qu'elle qualifia directement le film de navet pardon pas de navet mais du navet de l'année. Franchement une telle attitude me laisse pantois comment peut-on qualifier un film de navet simplement parce que l'auteur a voulue faire autre chose qu'une suite ? C'est tellement stupide. D'autant plus que Refn est un auteur, un homme qui privilégie une expérience visuel, sonore, psychologique face aux films pop corn ( dont je ne dénigre rien car j'aime bien aussi en regarder sourie).
Enfin après ce prélude très original nous allons si vous voulez bien passer à notre critique.
Only god forgives n'est certes pas son meilleur film mais il est loin d'être le plus mauvais aussi. Face à nous une histoire minimaliste des personnages charismatiques à l'exception de Julian qui pour moi ne servait qu'à poser l'intrigue. Ce film prend son temps pour avancer. Il ne dure que 1h30 mais vous avez l'impression qu'il en dure 3 un peu comme la plus part des autres films de Refn d'ailleurs. Mais cela ne veut pas dire qu'il s'agit d'un navet bien au contraire à partir du moment ou l'on se laisse guider par le film et que l'on ne veut plus lui imposer notre vision du temps alors on prend son pieds. Les silences très nombreux, trop parfois, deviennent des répliques, des moments de tensions, des réflexions. Au niveau visuel rien à dire c'est une vrai claque que l'on prend comme la musique.
Hélas aucun film n'est parfait et celui-ci n'échappe pas à la règle. Les personnages sont trop froids et il y a un peu trop de silence dans certaines scénes. Enfin c'est une oeuvre intellectuelle, artistique qui nécessite de la concentration et rien que pour cela les adeptes des films d'actions et rien d'autre où il suffit de regarder en mangeant son pop corn, pour une grande partie, ne vont pas aimer et dire oh mon dieu mais quel navet !
Ainsi si vous voulez vivre une expérience visuel, voir un grand film original et qui provoquera en vous des choses digne des grands films allez tout de suite le voir !.