Produit pour profiter du succès des Dracula produit par la Hammer, Le vampire qui aimait les femmes opte plutôt pour un noir et blanc fortement contrasté au travers d'éclairages sous influence expressionnismes (façon Universal monsters des 30's).
Dans le cas de ce film, les inspirations ne sont pas celles uniquement des vampires mais aussi des loups-garous puisque le méchant du film se transforme lorsque la lune est de sortie, provoquant des envies meurtrières de sang frais (et uniquement féminin). Cette relecture japonaise permet une approche un peu originale qui offre quelques moments atypiques dont une série d'attaques dans Ginza, plutôt inhabituelle dans le genre.
En revanche, cela ne suffit pas à rendre le film très stimulant, souffrant comme régulièrement chez Nakagawa d'un sérieux manque de rythme alors que le film ne dépasse pas les 80 minutes. Il sait créer une ambiance ou une atmosphère mais peine à la rendre vivante. Il n'est pas aidé par un casting médiocre et par une scénario construit n'importe comment, sans cohérence ni logique.
Les deux premiers tiers se suivent avec un intérêt limité d'autant que la réalisation ne décolle pas non plus bien souvent. Mais tout s'accélère dans les 20-30 dernières minutes qui vire au gros sérial trépidant. On sort alors de décors citadins pour des montagnes, des grottes et des chateaux abandonnées autrement plus cinématographique (et un peu kitsch). C'est toujours aussi crétin et absurde mais la cadence infernale est bel et bien lancée et ne s'arrêta plus. La caméra semble plus à l'aise dans ces décors studios très artificiel et Nakagawa s'amuse à mélanger cape et d'épée, course poursuite à pied, éboulements, expressionisme gothique, un lutteur chauve, un nain, un pilleur de banque en cavale, des douves (acides ?), une sorcière etc...
Un grand n'importe quoi très sympathique qui donne envie d'être plus indulgent devant ce petit divertissement loin de rivaliser avec les réalisations les plus réussies du cinéaste.

anthonyplu
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le 26 nov. 2016

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