Suite du réussi et rafraîchissant Opération casse-noisette, ce second opus nous permet de retrouver Roublard, Roussette, Bijou et toute l’équipe. Il en reprend les ingrédients tout en se réinventant. Avec des clins d’œil, il propose aussi d’être le pendant de l’énormissime studio Disney. On y montre les comportements humains, on s’interroge sur le statut animal sur fond de blagues. Il contient assez de références pour plaire aussi aux adultes.
Petit rappel du sur-titre de l’affiche du premier opus : « Préparez-vous pour un casse à la noix ». Cette accroche m’avait attiré dans la salle. Pour cette deuxième sortie nous avons droit à « Arrête noix, si tu peux ». Idem. Les personnes qui s’occupent de la communication autour du film sont des génies l!
Dans le premier volet, le thème du héros de l’ombre et de la médiatisation du pseudo-héros était utilisé. Cette fois-ci on y aborde les thèmes de l’effort collectif, de l’entraide, des élus locaux corrompus (coucou Balkany) et le pouvoir qu’apporte le fait de croire en soi et pas dans les raccourcis. En effet, Roublard, le personnage principal, continue à vouloir vivre trop facilement et en fini par oublier son instinct. Ce qui est problématique pour un animal. Ce qui est plutôt problématique pour un animal.
Captain Marx en fourrure
Ce volet présente un côté « lutte des classes » assez étrange pour un film d’animation grand public, qui lui permet de se démarquer de suite de la concurrence et d’être intéressant pour les adultes. De ce fait il se permet des allusions à Disney, par exemple en fustigeant les chansons qui démarrent à n’importe quel moment ! Pourtant la manière de reconquérir ses droits passe forcément par un combat. Le métrage reste effectivement dans le mythe révolutionnaire, similaire à celui qui a fondé l’Amérique et qui revient en boucle dans leur production. Et puis les policiers restent droit dans leurs bottes quand même. Donc l’angle n’est qu’à moitié original mais il suffit à rafraîchir l’aridité du paysage des films animés américains de la dernière décennie.
L’Union fait la force
Dans la continuité, l’histoire prône les valeurs unitaires et populaires afin de résister à la corruption des élus locaux. En cela, un produit culturel d’animation destiné aux plus jeunes qui aborde des question politiques aussi préoccupantes est une rareté. Il se propose aussi d’être social et d’étudier le comportement d’animaux anthropomorphes devenus trop vite, trop riches. A l’image du premier épisode, tout ceci est donc une manière d’égratigner les comportement humain et une ode à la fraternité et une invitation à prendre du recule et à changer.
L’animation est solide et le design simple mais permet de suivre facilement l’intrigue. Mention spéciale au méchant maire qui fait penser au pingouin dans Batman Returns. Autre détail amusant (enfin, pas pour tout le monde …) les humains roux sont les antagonistes, alors que les écureuils roux également, eux, sont les représentants d’une nature qui doit reprendre ses droits. Hasard ou vérité histoirique.
Seul regret : en VF, nous ne profitons pas de la voix de Jackie Chan. Et un film « pour enfants » en VO, c’est pas toujours simple à trouver.
Une suite qui fonctionne au bout du compte, car elle continue sur sa lancée tout en sachant se renouveler. Pour résumer, il s’agit cette fois, comme le dit le numéro 270 d’Illimité d’octobre 2017, d’ »Un Germinal à l’échelle micro avec des écureuils dans le rôle de Renaud. »
Bonus : commentaires juste après le film, à chaud et en impro !
Avis à chaud sur #OpérationCasseNoisette2