Des choses gentilles à dire sur ce film :
Afin de confondre un faux monnayeur, une équipe de policières se substitue à l’escouade de courtisanes engagée par le filou. Le hic, c’est que le mari de l’une d’entre elles s’est mis en tête que sa femme le trompait avec son chef... et accessoirement que l’hôtel où a lieu le rendez-vous est hanté par une charmante fantôme qu’une toute récente tentative d’exorcisme a mis salement en pétard. Du vaudeville plus que de raison, beaucoup de slapstick et un peu de fantôme chinois, Operation Pink Squad II aurait pu facilement disparaître dans le flux des productions hongkongaises des années 1980-1990. Si ce n’est que Jeffrey Lau se fend d’une dernière ligne droite complètement tarée.
En effet, malgré quelques saillies assez funs permises par la décapitation du fantôme qui va pourchasser les personnages de sa tête d’un côté (qui va jusqu’à finir sa course hors de la ville, en compagnie du trafiquant, dans un sac rempli de billets), de son corps de l’autre, l’essentiel du film reste somme toute assez plan plan. Pour tout dire, même cette séquence de poursuites échevelées à la scoubidou tourne malheureusement un peu en rond, faute de rythme d’une part, et par un manque de moyens assez criant d’autre part.
C’est à partir du moment où Jeffrey Lau lâche pleinement la piste du vaudeville pour le gentiment psychotronique que le film commence à devenir intéressant (même si, quand-même, à un moment, le mari jaloux prévoit, dans un de ses monologues, de tuer sa femme et son amant, de les hacher menus, de les mettre en boîte et d’envoyer tout ça en Somalie (?!)). Au compteur, et en même pas quinze minutes où tout le stock de moumoutes des trois plus gros perruquiers de France tombent dans la soupe : utilisation de mini hélicos téléguidés à croix gammées (symbole naturellement associé au moine bouddhiste mais qui fait son petit effet sur un mini hélico qui lance de vrais missiles) pour latter la tronche de la fantôme ; délires castrateurs intégrés à un rituel d’invocation ; concours de pipi ; grossesse soudaine autant que commode ; zombies (bon dans le récit, présentés comme des fantômes) attirés par le sang de l’antagoniste principale ; arrivée tonitruante de divinités qui font le ménage ; fin abrupte sur lit d’hôpital. Du gros n’importe quoi dont aurait voulu que le reste du film soit fait.
Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film
Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/operation-pink-squad-ii
Ou sinon, je regarde juste les 55 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool
Personnage > Agissement
À voix haute > Lit ou fait la lecture – Bagarre > Atteint/blesse/tue un·e allié·e en voulant l’aider – Bagarre > Plante deux doigts en plein dans les yeux de sa/son adversaire – Flic qui enfonce une porte (à coup de pied) – Parle dans son sommeil – Passion > Fait preuve de jalousie ou de rivalité masculine – Stylé > S’exclament la même chose et en même temps – Tension > Croit apercevoir quelque chose du coin de l’œil/se sent observé·e et se retourne
Personnage > Caractéristique
Secret > Ne lui a pas encore dit qu’elle était enceinte
Personnage > Héros ou héroïne
Au chevet d’un·e proche
Personnage > Interprétation
Bégaye sous le coup de la terreur – En fait des caisses – Regard incrédule
Réalisation
Fin > Image figée – Fin > Le mot FIN apparaît en toutes lettres à l’écran – Grammaire > Ralentis injustifiés et insupportables – Gros plan > Chiffres des étages qui défilent dans l’ascenseur – Gros plan > Pieds d’un personnage battant dans le vide – Habillage > Placement de produits – Plan sur un œil scrutateur vue depuis l’autre côté de la loupe
Réalisation > Accessoire et compagnie
Ambiance > Machine à fumée sur-exploitée – Arme > Clic au lieu du Bang – Ascenseur en chute libre – Pouet-pouet > Déguisement – Stylé > Un flingue dans chaque main – Stylé > Valise pleine de billets
Réalisation > Audio
Bruit exagéré > Balles qui ricochent contre du métal – Bruit exagéré > Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps – Bruit exagéré > Les épées, cannes, flèches, lances font woosh et cling ! – Musique > Saxophone sexy – Voix off > Pensées/commentaires de personnage
Réalisation > Surprise !
Faux suspense > Ouf c’est juste un ami qui fait une blague ! – Tension désamorcée > Surpris·e par un animal – Tension > Silhouette apparue dans le miroir alors que le personnage se redresse
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Bite, chatte, cul (gag) – Coup dans les couilles (gag) – Est bourré·e ou drogué·e (gag) – Faux suspense > Rêve éveillé ou fantasme – Gag avec la police – Gag cartoonesque > Personnage noirci ou aux vêtements déchirés de manière artificielle après une explosion – Pipi, caca, prout – Quiproquo de situation – Quiproquo sur l’identité des personnages – Surpris·e dans une position gênante
Scénario > Contexte spatio-temporel
Véhicule en panne
Scénario > Dialogue
À voix haute > Se parle
Scénario > Élément
Gifle de femme outrée
Scénario > Ficelle scénaristique
La personne qui sait la vérité n’est crue par personne
Scénario > Situation
Agissement > Conversation privée entendue à l’insu des personnes qui parlent – Menace > Impliquant la bite et/ou les couilles
Thème > GI Joe
Agissement > Salut militaire
Thème > N’importe quoi
Accessoire > Munitions illimitées – Carton-pâte > Le regard des personnages ne porte pas au-delà du champ de la caméra – Trop con·ne > Ces gens font des trucs complètement con
Thème > Sens moral
Délire autour de la virginité
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais