C'est vraiment dommage parce qu'on tenait là un film de Kung fu allant un peu à contre courant des thèmes habituels, j'en connais pas beaucoup abordant le sujet de la dépendance à l'opium et de ses ravages tant physiques que psychologiques (Martial Art Martial Wong Fei Hung l'abordait quelques années plus tard à un degré beaucoup moindre), le problème, et le seul je trouve d'ailleurs, c'est qu'il aborde ça de la manière la plus grossière qui soit.
Pourtant tout commençait bien, ce Opium and the Kung fu Master a quand même de fortes influences narratives venant du Prodigal Son de Sammo Hung, une première partie centré sur l'humour, des petites séquences d'amourettes qui ma foi ne m'ont absolument pas déplus (la fille est très mignonne aussi) pendant que le drame s'installe lentement mais surement. C'est étonnant mais le récit est vraiment chaotique, je pensais pas que Tang Chia pouvait aller aussi loin, et pourtant il le fait et ses personnages, même les plus humbles vont tous prendre chers, ça fait vraiment plaisir, surtout qu'il y a une intensité dramatique assez constance jusqu'à la scène du feu (ou avant je sais plus...)
Mais on est pas des demeurés, j'ai l'impression que le type prend vraiment les spectateurs pour des débiles, en nous martelant le crâne toutes les 10mn à coup de "C'EST LA FAUTE A L'OPIUM" , "L'OPIUM C'EST MAL, C'EST ADDICTIF!!" , je demandais pas à ce que le film soit subtile, mais il n'y avait pas besoin d'insister sur ça pendant 3 plombes, surtout que toute l'intensité dramatique qui s'était accumulée retombe soudainement parce qu'à force bah c'est très lourd et que même Ti Lung qui nous fournis, pourtant, une prestation extraordinaire, fini par être complètement à côté de la plaque.
C'est vraiment le seul défaut que je reproche à ce film, parce que tout ce qu'il y a côté je trouve ça très bien foutu.
A commencer par les acteurs, qui en imposent vraiment, Ti Lung inspire le respect, sa descente physique et psychologique est quand même bien rendu (jusqu'à ce que..), et il est très crédible en tant que maître respecté de tous et icone de sa ville, Robert Mak est parfait, il est simple, il n'en fait pas des tonnes, toute l'intensité du film repose pratiquement sur ses épaules et son duo avec la petite actrice toute mimi (que je connaissais pas! )marche parce que les deux vont très bien ensemble dans leur façon de jouer, vraiment que ce soit au niveau de la comédie ou de la petite et minuscule romance j'ai trouvé super mignon.
Il y a une chose que je reprochais à son Shaolin Prince, c'est qu'il n'y ai aucune différence de niveau entres les combattants, aucun ne m'inspirait la peur ou l’inexpérience (ou bien l'expérience), et dans ces cas là je m'ennuis assez vite, ici c'est différent, dès le début avec Phillip Ko, on sent que ce type est un putain de méchant ultra badass qui peut d'un coup exploser et démonter tout le monde (et la scène ou Robert Mak lui casse le bâton sur la tête est franchement inquiétante), quand le héro prend cher, j'ai mal pour lui, quand il s'énerve il assure un spectacle approprié, c'est tout ce que je demande pour qu'un film de kung fu fonctionne (en plus de bonnes chorégraphies) alors quand derrière il y a un scénario plus ou moins maîtrisé là c'est le pied.
Et au niveau des combats, c'est sur que je trouve ça moins inventif que SP, mais ils envoient quand même, ils sont moins nombreux, très bien répartis et tous aussi bien foutus les uns que les autres, je n'en ai pas trouvé un en dessous techniquement, ils sont beaucoup plus terre à terre, précis, rapides et surtout violents! voir la Shaw Brother mettre en scène des combats pieds poings aussi à fleur de peau ça m'a un peu surpris, les armes sont un peu légion d'habitude, en atteste le 100% bâton du Liu Chia Liang, ça m'a un peu renvoyé à Prodigal son.
Et chose qui m'a fait sourire, il y a quelques cascades qui font assez mal! on est pas dans de l'actionner mais il y a quelques sauts et atterrissages sympas quand même !
Petite déception au niveau du final trop court mais sinon on tient là un très bon film.