Le cul, tout le monde en consomme, mais personne ne veut considérer sérieusement le sujet. Depuis le 26 août 2021, "une information et une éducation à la sexualité" doivent être dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées, "à raison d'au moins trois séances annuelles". Telle est la loi. En vrai, c'est Instagram qui fait l'edsex de nos mômes.
De rares initiatives existent comme celle rapportée par ce documentaire: une douzaine de jeunes d'une quinzaine d'années autour d'un éducateur médiateur qui leur propose des ateliers ludiques. Les ados apprennent des mots, s'amusent, se disputent aussi. Mais surtout, ce sont essentiellement eux qui apportent l'information, confrontant leurs connaissances et leurs points de vue.
La qualité de ce documentaire, délicat mais pas mièvre, tient beaucoup à la posture de l'éducateur Thomas Guiheneuc. Plutôt que de disserter, il provoque la parole, rectifie et affine au besoin, plante des graines qui mûriront probablement. Pas de morale mais des faits, des mots qui nomment et à terme, des prises de conscience.
La caméra de Marie-Pierre Jaury saisit la vivacité des ados, leurs hésitations, leurs pudeurs. Les scolaires devraient tous avoir accès à ce type d'"Option éducation sexuelle".