Ca, un film de guerre ? Que nenni on ne voit rien de la guerre.... Toujours est-il que si elle est suggérée quand on entend le chant des sirènes au-dessus de Paris, enjoignant aux passants de se réfugier dans les bouches de métro comme le héros de cet histoire, on ne verra aucun combat.
Héros ? Cet ex-pilote de bombardier est sélectionné par sa hiérarchie pour entrer dans une mission de contre-espionnage, arme considérable au-cours de la dernière guerre mondiale.
Vous en raconter plus serait contraire à mes résolutions habituelles, autant que nocif pour vous car j'ai suivi ce film un peu à la manière d'un film à suspense d'Hitchcock !
Certains moments d'angoisse du récit lui sont comparables tel celui ou les SS risquent de trouver l'espion anglais dans un appartement lors d'une perquisition.
Tout est "léché" dans ce film d'Anthony Asquith (1902-1968) , fils célibataire d'un premier ministre anglais qui a tourné de très nombreux films... au-moins un chaque année !
Celui-ci est le seul que je connaisse mais quel film d'action qui mérite d'être plus connu, et qui m'a scotché à mon fauteuil, heureusement conforable...
Le premier à me faire ce genre d'impression en ce début d'année 2022 et que je dois aux choix judicieux de TMC Cinéma, aux sélections souvent fort heureuses à l'image de Arte.
Chaîne malheureusement payante, mais dont le FAI Bouygues avait offerte gratuitement le "bouquet de chaînes" à ses abonnés comme cadeau de fin d'année pendant une quinzaine de jours ! Heureux cadeau s'il en fut ! (c'est de l'info, pas de la pub)
Le scénario de Paul Dehn tiré d'un roman de Donald Downes, est une pépite dont Asquith a su tirer profit au maximum, et sans grands moyens...
Rappelons que cette aventure estb sortie en 1958 en GB, et en 1959 en France. Sans avoir été traduite semble-t-il puisque même la version que je viens de voir, probablement restaurée car d'une grande qualité, était en V.O.
Ce qui l'a d'ailleurs servie puisque j'ai probabllement été plus attentif lors de sa projection, et plus intégré à l'angoisse du climat qu'il suscite.
Ce malgré un titre assez gnan-gnan : "Order to kill" pas top comme accroche et ayant donné lieu à des traductions françaises approximatives comme "ordre d'exécution"," ordre de tuer"....
Pourtant, dans ce film où la tension règne, Asquith a su insérer des pauses détente comme celle avec le chat, ou encore d'une gamine esquissant quelques pas de ballerine....
Cette histoire a malheureusement été jouée par un casting d'inconnus dont Paul Massie qui n'a pas les épaules d'un héros principal, à l'inverse de ceux qui interprêtent ses chefs...
On se demande même comment cette godiche aux nerfs moyens, a pu être enrôlé dans un rôle militaire où le sang frois est de rigueur. Ce qui coûte une étoile au film dans ma notation...
A contrario, l'illustration musicale est excellente ! La comptine de "Cadet Rousselle", parodiant le rôle d'un huissier (comme dans le fim), était appprise dans toutes les écoles primaires françaises et avait même fait l'objet d'un fillm français très moyen d'Hunnebelle en 1954... Le refrain est décliné à plusieurs reprises par le compositeur Benjamin Frankel, anglais né de parents juifs polonais (1906-1973), très connu en Grande Bretagne mais injustement réputé ailleurs... Ah, les maisons de disques !
Il interprête ici le film avec talent sans le dénaturer, mais en mettant en exergue ses moments d'intensité avec une grande sobriété.
Un film méconnu lui-aussi , avec une analyse psychologique intéressante autour du thème "Tuer sur ordre est-il coupable ?" dont la sortie d'hibernation est une heureuse découverte pour moi !
TMC Cinéma le 08.01.2022