Tout ça pour ça ? A-t-on envie de dire après la projection de cette laborieuse "comédie de mœurs". Le ton est donné dès le début avec l'insupportable surjeu de Mary Boland jouant la mère Benett, non seulement elle n'arrête pas de parler avec une voix de crécelle, mais son discours est toujours le même, ça devient lourd à force ! Nous voyons ensuite ces dames choisir des tissus de luxe, s'en aller chez eux en calèche conduite par leur cocher personnel, à la maison les attendent une ribambelle de domestiques et un majordome. On nous explique peu de temps après qu'il s'agit d'une famille pauvre… rêvé-je ? (je sais bien que la pauvreté est une notion relative, mais faut pas pousser quand même !) Dans la seconde partie du film apparaît une autre mémère aristocratique et maniérée aussi insupportable que l'autre bien que dans un tout autre genre ! Ça commence à faire beaucoup de casseroles ! L'histoire est d'une platitude absolue, certes il y a une jeune femme qui a du caractère et qui ne se laisse pas faire (on l'applaudit bien fort, mais à part ça ?) Et la fin ? Accumulation de bêtises et de sucreries afin de terminer par un happy-end consternant ! Les dialogues sont théâtraux à l'outrance, ces messieurs dames sortant toujours des répliques appropriés de 50 mots au bon moment, et comme au théâtre les gens sortent et entrent sans être invités, mais ça ne fait rien on les fait s'asseoir… Parlons un peu de la distribution dans laquelle Laurence Olivier n'a aucune épaisseur, Maureen O'Sulivan ne fait rien mais elle est bien jolie et fort bien photographiée. Reste l'étonnante Greer Garson dans le rôle d'Elizabeth, superbe femme et excellente actrice, heureusement qu'elle est là pour illuminer le film mais elle ne le sauve pas.