Le cinéma regorge d'adaptations académiques qui, pour fidèles qu'elles soient généralement, n'arrivent pas à la cheville de l'œuvre d'origine. C'est que, dans ces fameux classiques de la littérature, ce qui compte n'est pas tant ce qui est raconté, que la manière de le faire. Ainsi, on ne saurait taxer d'originalité la trame des romans de Jane Austen. Mais le style, cette légèreté, ce piquant, cette façon d'épingler les travers de ses personnages, tout cela, on en redemande.
Cette version de Robert Z. Leonard convainc parfois, quand les dialogues arrivent à rendre une réjouissante causticité. Ainsi des "punchlines" du père des jeunes filles, qui font toujours mouche. L'ensemble est néanmoins desservi par une mise en scène qui ne cherche pas à surprendre. Pour Robert Z. Leonard, il semblerait que le sujet en vaut un autre. Austen a du style, Robert Z. Leonard n'en a point. Le roman fascine, le film divertit. C'est assez pour l'apprécier. C'est trop peu pour le rendre marquant.