Tragédie mizoguchienne mettant en scène un monde aux conventions sociales rigides, aliénantes et mortifères, plus impitoyables encore à l'égard du petit peuple: une sexualité féminine entravée, des jeunes hommes traqués pour avoir refusé la guerre en désertant. L'image est vraiment superbe, très graphique, ménageant des éclairages complexes, des valeurs de cadres d'une grande variété (et sur-cadrages), incluant des plans détaillés tout en sensibilité (nuque, main...). Shinoda observe l'énergie de la nature en poête shintoïste, en parallèle à ce couple tragique. Belle musique angoissée de Toru Takemitsu, présente avec parcimonie.