L'éveil du démon
Même si j'ai vu peu de films sur ce sujet (les incontournables Harakiri et Les 7 Samouraïs notamment, ainsi que les excellents Kwaïdan, 3 Samouraïs hors la loi etc), j'ai toujours été un peu fasciné...
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Même si j'ai vu peu de films sur ce sujet (les incontournables Harakiri et Les 7 Samouraïs notamment, ainsi que les excellents Kwaïdan, 3 Samouraïs hors la loi etc), j'ai toujours été un peu fasciné par le Japon de l'époque féodal ainsi que ses samouraïs. Pourtant, avec Orochi, Buntarō Futagawa casse ce mythe.
Il nous fait suivre le destin d'un jeune samouraï pour qui tout se passe très bien, que ce soit avec ses amis ou son maitre mais qui va voir sa vie basculer suite à une petite dispute où il aura un peu trop abusé du saké. Dès lors commence une descente aux enfers où tous ses idéaux vont être mis à mal et il va se voir ridiculisé, hanté, maudit puis criminel. Buntarō Futagawa donne autant d'intérêt que de puissance à cette déchéance et cette errance où il va définitivement sortir de sa jeunesse désinvolte.
On est loin de l'image du samouraï fier, respecté et dominant son sujet et, via ce portrait, Buntarō Futagawa en dresse un peu flatteur de cette société totalement hypocrite où les générations, et classes, ne se comprennent pas. Bref, tout n'était pas rose dans ce Japon du début du XVIIème siècle. Il met en avant des thèmes comme la trahison, la liberté ou encore le regard des autres. Le contraste entre les premières minutes de l'oeuvre, où on voit un jeune samouraï idéaliste buvant tranquillement son saké, avec les descentes aux enfers qui suivent, est saisissant et c'est avec force qu'il aborde ses thématiques et surtout, elles ne font jamais halte à l'avancement du récit.
La mise en scène est très dynamique, on n'a pas le temps de s'ennuyer et les péripéties, surtout des quiproquos, s'enchainent sans temps morts mais avec fluidité, on s'imprègne tout de même de l'atmosphère sombre. Comme dans tout muet, l'émotion et sensation passent surtout par les gestes, les expressions et regards et Buntarō Futagawa arrive à faire ressortir le sentiment d'acharnements et désillusion. Il gère bien les intrusions de "pancartes", juste ce qu'il faut, tandis que le jeu très (trop) théâtral des acteurs n'est aucunement nuisible.
Buntarō Futagawa casse le mythe du samouraï à travers une longue et cruelle déchéance et descente aux enfers où il met en scène un Japon de la fin du XVIIème siècle rempli de désillusion et hypocrisie.
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le 10 mai 2016
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