Oslo, 31 août par kinosan
Oslo, 31 août marque bien souvent le passage de l'été à l'automne, un renouveau. Joachim Trier dévoile son deuxième long-métrage, dans lequel on retrouve Anders Danielsen Lie. Loin d'être acteur (de formation), ce jeune médecin passe pour la deuxième devant la caméra. Il pense d'ailleurs à publier les diverses critiques presse sur sa page Facebook. Il s'est récemment enthousiasmé du nombre de spectateurs présents dans les salles françaises sur un week-end : 30 000 pour 38 copies, dont 7 pour la capitale.
Même s'il n'est pas nécessaire de le savoir en termes de lecture, le réalisateur danois/norvégien propose ici une adaptation libre du roman de Drieux la Rochelle, Le Feu Follet. Cet auteur considère que le suicide est "l'acte de ceux qui n'ont pu en accomplir d'autres". Dans les années 60, Louis Malle aura lui aussi choisi de transposer à l'écran l'errance du personnage principal, tout droit sorti d'une cure de désintoxication et qui aimerait encore pouvoir se battre pour retrouver le goût de vivre.
Entre images d'archives et voix-off, le jeune Trier nous fait découvrir dès les premières minutes la ville d'Oslo et sa lumière incroyable. Des rideaux s'ouvrent en bordure de l'autoroute E18. Il est temps pour Anders de reprendre le cours de sa vie. Encore placé en centre de désintoxication, il a décroché un entretien dans une maison d'édition de la capitale. Au petit matin, Anders commet sa première tentative de suicide. Nous avons maintenant à peine 24h de plus à partager avec lui.
Relever que son CV est incomplet lui fera tourner les talons. Il décide donc de rendre visite à d'anciens amis et à sa famille. Alcool, drogues sous toutes ses formes... son passé lui colle à la peau. Entre deux coups de fil à Iselin, son ancienne compagne, il avoue même ne plus pouvoir se projeter dans l'avenir. Chaque rencontre, les conversations marquées par des silences ou encore un baiser volé n'en sont que plus décevants. Le minimalisme du scénario renforce la mélancolie ambiante, la solitude du personnage.
Les années ont filé et les lieux défilent à leur tour. Il tend l'oreille et sourit en entendant les autres client(e)s dans un café, apprenant de la vie et en espérant encore tant. Une tension est de plus en plus palpable avec le déclin du jour. Anders se retrouve pris dans une spirale, enchaîne quelques coupes de champagne et glisse un gramme dans sa poche. Battlefield fait l'unanimité dans les appartements de toute classe. Il profitera de la nuit, d'une dernière rave aux côtés d'une jolie demoiselle. Dernier tour de piste (en vélo), les voix se font écho sur un sol de pierre. Il ne reste désormais qu'une seule issue. Il se rend dans la maison familiale et pense à bien fermer les rideaux de la chambre, alors que la ville s'éveille.
Kom igjen, liksom !