M'est avis que l'auteur de ce film est un fan de Greg Araki. En effet, on retrouve dans ce scénario des jeunes, de la sexualité, du sexe et un monstre sorti de nulle part...


Malheureusement il manque un élément essentiel qui rend le cinéma de Araki jouissif : le délire. Ici, pas de rire, pas de sourire, juste un personnage profondément triste et raconté au premier degré, sans aucune nuance, sans aucune couleur, sans aucune saveur. Il ne se passe rien et on s'ennuie comme pas possible. Filmer la solitude, ce n'est pas juste montrer un personnage seul. Quant à l'action finale, elle vient de nulle part, n'est pas vraiment jouissive, ou si peu... Puis arrive la toute fin, un peu facile pour ce qu'elle laisse entendre...


La mise en scène est soignée. Il y a clairement un soin esthétique. Mais quand le soin se résume à des effets de flous numériques, on se lasse vite. Le travail de lumière n'est pas particulièrement intéressant. De temps à autre une composition suscite l'intérêt, c'est géométrique, le réal joue avec les lignes de force et le sens du regard. Mais pour le reste c'est peu intéressant : le noir et blanc est aussi factice que le flou ; c'en devient même prétentieux.


Notons également un concept sympathique : seules les personnes directement concernées par cette romance dévoilent leur visage ; tous les autres seront dans le flous ou dans le noir (ou coupés par le cadrage). C'est pas intéressant, cela tend même à justifier l'effet de flou. Malheureusement, c'est pauvrement exploité : il y a si peu de personnages que ce concept se remarque à peine ; et c'est d'autant plus dommage que ça aurait pu donner de chouettes scènes avec beaucoup plus d'intervenants. En plus je trouve que la manière de filmer (les mouvements de caméra et les angles de vue) n'est pas pertinente par rapport à ce concept (j'aurais imaginé des mouvements plus lents, des cadres plus stables, une mise en scène plus théâtrale).


Les actrices ne sont pas mauvaises pour ce qu'elles jouent, mais en même temps elles n'ont pas grand chose à jouer tant les personnages sont plats. Les autres dont on ne voit pratiquement jamais le visage s'en sortent au niveau de la voix, on comprend ce qu'il faut comprendre. Enfin, la musique fonctionne mais ne marque jamais les esprits.


Bref, ce film est d'une platitude affligeante et ce n'est pas le travail scénique ni le concept visuel qui vont sauver les meubles.

Fatpooper
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le 31 oct. 2017

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