Nomadland à quai
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Autant le fond est carrément intéressant et bien en écho avec le livre de Florence Aubenas, autant les personnages sont touchants, autant la forme me laisse vraiment dubitative. Avec le recul, je pense que ce qui m'a mise mal à l'aise c'est principalement, outre le jeu parfois un peu maladroit de quelques actrices/acteur (mais j'ai appris qu'ils étaient pour la grande majorité amateurs), l'absence de légitimité de la romancière qui trompe des gens qui n'ont pas donné leur accord pour devenir matière à de la fiction. Matière (bon le terme est assez mal choisi je le reconnais) à reportage, à documentaire, à mettre en lumière, inégalités criantes à dénoncer, système écrabouillant d'office ou presque quantité de personnes : bah oui, carrément, 100% d'accord. Matière à exploitation commerciale d'une dandy vraisemblablement parisienne dont on ne sait rien du parcours, qui note les petites phrases couleur locale, beaucoup moins. A-t-elle jamais ouvert un livre de sociologie ? Depuis quand s'intéresse-t-elle à la question de la précarité ? Jusqu'à quel point a-t-elle préparé son expérience ? Est-ce qu'elle vie de son métier de romancière ? Mais alors ça veut dire qu'elle est très connue, parce qu'à ma connaissance, l'écrasante majorité des écrivains gagnent peanuts ? Apparemment le travail préparatoire s'est réduit à préparer un background léger et surtout aucun garde-fou qui aurait permis de protéger les personnes qu'elles rencontre et avec qui elle se lie (fictionnellement ?) d'amitié. On ne sait rien du contexte avec lequel elle entoure son roman. Bref j'ai trouvé le décalage trop béant pour apprécier le film entièrement même si heureusement il laisse planer l'ambiguïté sur la valeur morale d'une telle démarche. Mais au fond, je ne sais pas à qui il s'adresse ni quel est son message.
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le 3 sept. 2021
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