Le jour de la femme

Intéressant ce film. Je suis tombé dessus par hasard. Et franchement, ça m'a étonné que Peter Hyams ait pu réaliser un tel film. En même temps, la carrière de ce réalisateur est tout de même assez étonnante, le bougre passe sans complexe d'un genre à l'autre.

La grosse faiblesse du scénario, c'est le manque d'objectif principal. Enfin il y en a un qui se dessine assez tôt, l'envie de découvrir le sexe et l'amour, mais ça paraît trop général pour être un vrai objectif. Et en effet, le film parle de ça mais va un peu plus loin. La force, c'est la structure épurée : peu de scènes mais des scènes longues avec des dialogues très 'réalistes' (les personnages parlent de leurs craintes, de leurs espoirs). Quelques conflits, sans doute pas assez, mais ils suffisent à instaurer une certaine tension, des enjeux.

La mise en scène est vraiment très chouette : des mouvements de caméra presque en permanence, oui, mais des mouvements discrets. Des mouvements ambitieux aussi, parfois on se demande où ça va s'arrêter. Mais comme c'est discret, ça ne dérange pas non plus la lecture du film. Quelque part ça m'a rappelé le travail de Spielberg, lui qui adore flanquer des travellings discrets lors de ses dialogues ; ici c'est le cas aussi, ça permet de dynamiser efficacement les longues conversations. Les acteurs sont en plus très bons, misant sur la sobriété.

Le film n'est pas juste sérieux : malgré un sujet grave, le ton est souvent propice à l'humour et les moments de détresse ne sont jamais traités avec pathos mais plutôt avec distance, ce qui neutralise le misérabilisme. Le film rappelle un peu les teen-movies, avec ces longues conversations puériles, ces blagues touchant au sexe mais aussi ces personnages libidineux. N'empêche que les deux scènes de sexe sont touchantes, tout comme ces personnages qui découvrent la vie.

Bref, c'est vraiment pas mal, j'aurais voulu mettre plus, mais il m'a manqué de la tension et des conflits. M'enfin ça reste un très bon divertissement.