( LA chanson de Neil Young qui illustre, rythme et illumine le film : https://youtu.be/SiS2xK7lXqk)


Devenu un paria après l'immense échec de The Last Movie en 1971, Dennis Hopper reprend presque par accident la casquette de réalisateur avec ce Out of the Blue près de dix ans plus tard. Il nous livre ici une sorte d'antithèse de son Easy Rider et un film résolument « punk » devenu culte. Indispensable.


En 1980, Dennis Hopper n'est plus tout à fait le chantre du Nouvel-Hollywood. Le réalisateur du mythique Easy Rider vient en effet de connaître une décennie infernale suite au fiasco de The Last Movie en 1971. Malgré une bonne réception en Europe, il est la risée d'Hollywood et les producteurs l'oublient. Hopper sombre alors dans la cocaïne et assure tout de même quelques compositions d'acteur, principalement à l'étranger, notamment avec Wim Wenders dans L'Ami américain en 1977.
C'est donc à la base en tant qu'acteur qu'il fait partie du casting de ce Out of the Blue, film canadien qui devait se nommer à la base The Case of Cindy Barnes. Mais devant l'« incompétence » du réalisateur Léonard Yakir, le producteur Paul Lewis propose le job à Hopper, qui réécrit le scénario en un week-end, et modifie totalement l'esprit originel du film qui racontait l'histoire d'une jeune fille marginale remise sur les rails par son psy.
Hopper, au contraire entame une démarche de destruction où violences, inceste et drogue envahissent la cellule familiale de « Cebe », sa fille dans le film, jouée par l'excellente Linda Manz. Il renomme le film grâce à la chanson éponyme de son ami et chanteur Neil Young. Cette brillante mélodie Folk embrasse de plus le propos du film : la fin d'un idéal. On y entend entre autres : « vaut-il mieux mourir à petit feu ou exploser ». Et d'ailleurs, comme dans ses deux précédents films, cette sombre histoire se terminera « dans les flammes »...


NO FUTURE


Difficile de ne pas comparer Garçonne (le titre français du film) au premier film de Hopper tant il le recoupe tout en s'y opposant. Dès le début, en voyant « Cebe » et son père dans un camion sur la route, on songe à un nouveau Road Movie...qui s'arrête brutalement suite à un horrible accident. On peut également voir les personnages joués par Hopper, Sharon Farrell et Don Gordon (impeccable en pourriture vicieuse) comme des descendants de Easy Rider, des anciens hippies ayant mal tourné... Une autre époque. De plus, ici aussi l'usage de drogue est récurrent, sauf qu'alors que dans Easy Rider la prise de stupéfiants élevait les esprits, ici elle est un fléau, un piège. Un piège dans lequel, tomba totalement et irréversiblement le mouvement Punk, mis à l'honneur ici. Tourné à Vancouver, Hopper nous fait découvrir la scène locale avec les Pointed Sticks et The Dishrags.
Au-delà de la bande son, Linda Manz représente à merveille le concept : jeune rebelle, anti-autorité, fugueuse, travestissement. Ses pérégrinations, tournées en longs plan-séquences, telle une marginale dans une Vancouver guère accueillante ou dans son bled perdu sont de forts jolis moments. Malgré cette prestation étincelante, elle arrêtera rapidement sa carrière d'actrice, mais en inspira d'autres comme ....


(Retrouvez l'intégralité de la critique consacrée à l'édition Blu Ray-dvd de Potemkine Films, ainsi que l'évaluation technique (son, image, bonus...) par ici : http://www.regard-critique.fr/rdvd/critique.php?ID=6558

SB17
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le 3 nov. 2021

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