Dans la chaleur de la nuit
Comment réutiliser des extraits d'un film dans une nouvelle composition qui dépasse le cadre du cinéma conventionnel ? Ces dix minutes vont le montrer avec le film The Entity (L'emprise avec Barbara Hershey) sur la table d'opération du réalisateur qui va mettre à mal ces images, tenir la casquette d'un Dj en charge de décaper, scratcher et cross-fader sa matière première pour un résultat fascinant.
Pour rappel, The Entity traite d'une jeune femme hantée par un fantôme ou plutôt une entité invisible qui la viole à plusieurs reprises. Avec des bouts de ce film, il va multiplier cette ambiance de la peur jusqu'à son paroxysme par l'usage du cut à outrance et des fondus enchaînes qui isolent le personnage dans ce noir et blanc ténébreux.
Mieux, le personnage, happé par la frénésie inculquée aux plans, devient le cobaye idéal pour traverser les actions du montage acquises à la cause de l'angoisse.
Dès lors, Outer Space part en transe. Une transe ingérable, impossible à stopper.
Déstabilisant dans ce feu d'artifice visuel et dynamique, le réalisateur paraît rendre la peur autonome et le danger omniprésent à travers des images encore plus puissantes qu'elles ne le sont déjà dans cette atypique expérience.
Entre un remix, hommage, remake expérimental ou autre, il est certain que l'oeuvre de Tscherkassky a sculpté sa matière comme un petit bijou de frisson instantané.
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