Il y a quelques années, en 2011, sortait World Invasion Battle Los Angeles, sorte de found footage se voulant immersif, offrant au spectateur une nouvelle vue de l’invasion extra-terrestre, celle de l’infanterie, celle étant en contact direct avec l’ennemi. Malheureusement ce fut un ratage, et hormis le souvenir un peu vague d’un capharnaüm il n’en reste pas grand chose.
Outpost 37 suit cette optique, le tout étant filmé par des reporters, dans un poste de surveillance situé en plein Afghanistan, dix ans après que les aliens aient été repoussés. Enlevez-vous donc directement de l’esprit l’idée de voir des affrontements façon Independence Day, car à l’exception de flashbacks d’une poignée de secondes vous ne verrez rien de tout cela. Oupost 37 est davantage un métrage qui se veut être un Restrepo saupoudré de science-fiction. Métaphore de l’insurrection lors de la guerre en Irak, il mélange deux directions et n’en touche aucune. Les scènes se suivent et se ressemblent, quotidien un peu chiant des soldats. Les affrontements avec l’ennemi, les quelques aliens ayant survécu et ayant été abandonnés par le vaisseau mère il y a une décennie sont au nombre de deux (d’ailleurs le côté résistance alien fait par moment penser au chef d’oeuvre Discrit 9, sans avoir un iota de son intelligence), autant dire que nous sommes loin de l’action à laquelle on aurait pu s’attendre, loin s’en faut ! Il faut d’ailleurs avouer que tout cela pue le petit budget, et histoire de pas faire totalement bancal la production a évidemment minimisé le côté science-fiction pour offrir des décors, des armes, des costumes, des véhicules militaires, le minimum si l’on veut tirée une bonne pellicule de guerre sans que cela ressemble à un fan-film Youtube.
Certes on a donc un ensemble qui ne pue pas trop du cul, des scènes sci-fi réduites à leur minimum sans que cela ne gène la trame, ainsi que quelques acteurs qui tiennent la route, mais est-ce que cela fait un bon film ? Je ne crois pas.
Fait d’ailleurs éloquent, le métrage en suit un autre qui pisse dans les mêmes latrines, Skyline, se clôturant sur une scène jouissive qui fait regretter le reste et espérer une suite (dans le cas du sujet ici présent elle est située post-générique de fin — si vous ne l’avez pas vu, jetez-y un oeil, ça éclair sur « steel rain »).
Outpost 37 est un film bancal. Pas insupportable à regarder il n’en reste qu’un essai pauvre tentant de mélanger maladroitement cinéma de guerre et science-fiction pure. A réserver aux insatiables du genre, mais si vous cherchez du grand spectacle rabattez-vous sur les classiques !