Ouvrir la voix
“Il va falloir lutter”. C’est par cet encart que s’ouvre le premier film d’Amandine Gay, diplômée de Sciences Po Lyon, jeune comédienne militante afro-féministe et LGBT, vivant aujourd’hui à...
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le 8 nov. 2017
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Le choix de faire de ce documentaire une succession de témoignages, donnant un poids considérable à l'expression des dizaines de femmes noires, avaient un certain intérêt. On y comprend l'importance de lutter de manière intersectionnelle contre toutes les oppressions subies par ces femmes. Oppressions qui sont liées autant à leur statut de femmes, que de personnes racisées, et pour certaines, de lesbiennes. Discours d'autant plus important à diffuser qu'ils sont si peu publicisés et surtout si peu entendus.
Cependant, Amandine Gay ne donne pas de portée globale à son travail. Les témoignages se succèdent mais l'interprétation est grandement laissé au spectateur et à la spectatrice. Là où bell hooks et Angela Davis savaient faire des témoignages un outil au service de leur démonstration politique, Amandine Gay ne monte pas en généralité.
Pire, elle semble parfois mettre des mots dans les bouches des personnes qu'elles interrogent, confirmant les faiblesses d'un travail à la dimension sociologique ,et donc politique, très lacunaire.
Par ailleurs, si de nombreux sujets de luttes sont abordés, la question du travail et du rapport de classe est quasiment absente. Sans parler de la présence de la bourgeoise Rachel Khan que les prises de position politiques actuelles disqualifient totalement.
Enfin, la manière dont la question du rapport à la religion est abordé inquiète. Sans aucun discours critique, la religion parait être une source d'émancipation comme une autre, voire un outil de développement personnel dont les incohérences structurelles seraient oubliables au prétexte d'une lecture individualisée de textes prônant des choses bien opposées aux luttes féministes, antiracistes et pro LGBT.
4/10
Créée
le 5 déc. 2023
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