Surfant naturellement sur le succès de Seven et consorts, Oxygen est ce qu'on peut appeler un thriller bas de gamme. Partant d'un postulat de départ intéressant où un psychopathe arrêté par la police a enterré vivante la femme d'un homme fortuné et commence à exercer lui-même une pression psychologique sur son interrogatrice, le long-métrage n'arrive jamais à nous émoustiller, à retenir notre attention ni même à nous convaincre. La faute à un scénario de court-métrage étiré et une mise en scène aussi plate qu'un épisode de "Rick Hunter"...
Manquant cruellement d'envergure, le film de Richard Shepard (un pauvre réalisateur ayant un petit paquet de navets à son actif) a l'impression de faire du surplace en dépit de séquences parfois excitantes bien qu'étant classiques : un enlèvement pauvre en émotions, deux courses-poursuites qu'on croirait filmées au ralenti, une confrontation verbale censément intense mais qui s'avère vite répétitive... On s'emmerde quoi. C'est d'ailleurs fort dommage vu le potentiel du script et l'interprétation excellente d'un Adrien Brody déjanté face à une Maura Tierney sous pression. Mais rien n'y fait : on n'y croit jamais et le film s'éternise malgré sa courte durée.
Minimaliste au possible mais sans aucun souci du rythme, Oxygen prend des allures de téléfilm à peine sauvé par son casting mais demeure au final un thriller sans panache, sans identité, sans aucune force narratrice ni réelle idée neuve. Même le travail sur les personnages, dont la personnalité a un lien avec le déroulement de l'intrigue, s'avère creux et peu intéressant. On saluera certes des rebondissements sympathiques (bien que tirés par les cheveux) et – encore une fois – l'interprétation de Brody mais le résultat reste le même : on s'ennuie, on baille, on attend que ça se finisse vite. Dommage, l'idée de départ était vraiment bonne.