P.R.O.F.S.
5.3
P.R.O.F.S.

Film de Patrick Schulmann (1985)

P.R.O.F.S. est un des rares films de potaches que j'ai pu regarder des dizaines, peut-être des centaines de fois dans mon adolescence sans m'en lasser. Je n'en compte que deux du genre, P.R.O.F.S. et Les sous-doués passent le bac.


Que dire de ce film ? Il m'est impossible d'être objectif avec lui, il m'a donné envie d'être prof (mais pas de français) et tous les profs que je peux connaitre le détestent sans que je sache réellement pourquoi, c'est viscéral. Toujours est-il que ce film repose sur un quator jeune et dynamique.


Pourtant, tout n'est pas à jeter. La scène d'introduction est drôle et Benjamin Levy (qui est aujourd'hui un chef d'orchestre reconnu) nous joue un petit Frédéric Game aussi bon que celui dont on va suivre les facéties et qui est interprété par Patrick Bruel.


Ah... Patrick Bruel... A l'époque, Patrick Bruel n'est connu que pour un titre "marre de cette nana-là" et n'est pas encore à l'apogée de sa carrière musicale, en revanche, sa carrière cinématographiques compte déjà sept films à l'époque et sept films qui ont pour certains assez bien marché en salle. Patrick Bruel est Frédéric Game, professeur de lettres modernes (français pour ceux qui ne décodent pas le langage Education Nationale), un prof insoumis, insolent, impertinent et qui va dynamiser à sa manière la vie du lycée, que ce soit la vie lycéenne (en poussant ses élèves à sortir du moule) ou la vie de la salle des profs en y jouant au poker (si si, au poker, toute ressemblance avec une passion de Patrick Bruel étant tout à fait fortuite et parfaitement coïncidente) avec quelques collègues au plus grand dam de l'administration du lycée. Patrick Bruel est bon, je ne dirai pas que c'est son meilleur film mais dans ce genre-là, il a réussi une très jolie prestation surtout quand on sait que dans ce film joue Fabrice Luchini...


Fabrice Luchini est un génie, caricatural mais c'est un génie. Ce film nécessitait une caricature pour faire exister ce personnage face au charismatique prof de français dont je vous ai parlé à l'instant. Ce n'est pas, en 1985, un acteur débutant, il a déjà 17 films à son actif dont une autre oeuvre de Patrick Schulmann, le réalisateur du film P.R.O.F.S., Zig Zag Story. Fabrice Luchini interprète Michel, un professeur d'arts plastiques (dessin pour ceux qui ne parlent pas la langue de l'Hôtel de Rochechouart) qui est blasé. Le système éducatif formate les élèves, il le sait, il aimerait bien les "déformater" un peu, les pousser à dépasser leurs limites mais n'a pas trouvé de catalyseur pour agir. C'est là qu'entre en scène le personnage de Patrick Bruel.


A côté de Fabrice Luchini et Patrick Bruel, on trouve Laurent Gamelon qui, lui, est un parfait débutant et qui face à des acteurs confirmés et qui s'en sort très bien même s'il est un peu en retrait face aux deux autres personnages précédemment évoqués. Gérard Birdil est prof d'Education Physique et Sportive (on va dire prof de sports) et il est limité par le carcan administratif jusqu'au jour où Frédéric, le prof de français, débride sa créativité pour le plus grand bonheur (ou pas) des autres profs (histoire-géo, par exemple) ou du CPE...


Le quatuor ne serait pas au complet sans Christophe Boursellier qui interprète Frédéric Cèze, un documentaliste excentrique dont le CDI ressemble à un foutoir sans nom. Au final, ce personnage est moins présent que les autres à l'écran et Christophe Boursellier semble moins en forme que ses comparses.


A côté de ces quatre lurons, on retrouve des seconds rôles de choix et notamment Chantal Neuwirth qui interprète un professeur de physique qu'aucun élève n'aurait voulu avoir (de la part d'Archimède), Guy Montagné, Etienne Draber excellent en censeur ou encore Isabelle Mergault.


Je mets donc 9/10. C'est un film avec lequel je ne suis pas objectif, il est à mes yeux le pendant professoral des sous-doués de Claude Zidi. Du coup, je mets 3 points pour la distribution, 3 points pour les gags et 3 points pour l'incroyable alchimie qui se dégage de ce film.

Lucas-Gaudichon
9
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le 2 janv. 2015

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Lucas Gaudichon

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