Nom d’un boulon, je sais pas par quoi commencer.
Guillermo tu t’es vraiment fait plaisir.
Hey Zack, j’ai vu une vraie figure messianique. Après tout, Jésus était noir, non ?
Putain j’ai eu ce que j’étais venu chercher. Dans la gueule. Salaud c’est beau la purée numérique des fois.
Je sais plus si j’ai encore la trentaine où si Doc m’a ramené à mes 15 ans en DelTororean sans pare brise.
Sans doute le blockbuster —au sens premier— de la décennie. (Celle là elle est pour toi, @guyness)
Masaka ! Du chambara dans l’espace ?
Kaiju eiga, sentai, mechas, on vous aime, nous les débiles du fond. Oui, nous qui trainons un complexe de Peter Pan et une maturité d’adulescent plongés dans une vie active morose et une société pessimiste.
La bande annonce vous annonce un film de robots géants qui avoinent la tronche à des monstres géants. Je suis venu voir un film dans lequel des robots géants avoinent la tronche à des monstres géants. J’ai ex-ac-tement eu un film dans lequel des robots géants avoinent la tronche à des monstres géants. La bande annonce, surtout la deuxième, ne vous ment pas.
Et je pense que la bande annonce que les japonais vont bander.
Le premier combat il te rappelle juste que l’homme n’est rien, peu importe ses moyens, ses aspirations, ses prétentions, sa sciences et ses armes ; le premier combat te rappelle que l’homme est minuscule, un fétu de paille face aux vagues de l’océan. Ce premier combat, pourtant pas le meilleur (purée HK aura droit plus loin à un boxon qui lui fait honneur) il te prend déjà aux trippes et tu saisis de suite que Guillermo prend DelToro par les cornes, qu’il va branler tes fantasmes d’otaku par la baguette jusqu’à l’éjaculation interne d’adrénaline et d’endomorphine.
Au premier combat t’es déjà en manque, t’en veux encore alors que tes synapses baignent dans le foutre chimique qui modélise en superposition les images de UFO Robot Grendizer, Gundam et Patlabor devant tes yeux.
Et c’est agréablement surpris —sensation qui ne faiblira pas— que je constate la disparition de la maladresse formelle du mexicain sur la gestion des scènes d’action et du découpage en général, laissant place à une maitrise visuelle et dynamique difficile à nier.
Sans déconner les zamis, depuis quand on a pas vu une telle lisibilité dans l’action ? Quand on sort d’un WWZ, croyez moi, ça fait un choc. En même temps le Guillermo il a compris que poser son cadre n’empêche pas de suggérer le mouvement ; eh ouais en même temps le montage et la multiplication des angles de vue ça existe, hein, les tacherons du fond ? Non mais en plus il se permet d’être lisible de nuit ou dans les intempéries.
Ha ! (voix de Nelson)
Il paraît que le film n’affiche pas d’énormes résultats aux USA ; résultats à relativiser vu qu’il constitue tout de même le meilleur démarrage de DelToro là bas, et qu’il ne s’agit pas d’un reboot ou d’un remake mais d’un scénario “original“. En même temps Guillermo se permet l’affront de bouder les villes américaines abonnées au grand spectacle et plonge le tout dans un décorum asiatique des plus appropriés : Hong Kong —théâtre de la partie la plus jouissive de l’action— ou une Tokyo en carton pixelisé.
Parce que oui quand même, on a beau citer un peu Blade Runner dans les décors urbains asiatiques nocturnes sous la pluie, c’est paradoxalement en plastique tout ça.
Est ce par mauvaise foi, ou tout simplement parce que ce n'était pas ce que j'étais venu chercher, que j'écarte d'un revers des personnages à chier? Suis je dégénéré parce que j'accueille avec une indulgence qui ne me ressemble pas une poignée d'incohérences plus naïves qu'impardonnables? Serais je un jour puni pour avoir osé supposer que le cerveau recèle diverses antichambres du plaisir, fussent elles primaires ou frontales? Devrais je mériter l'immolation pour avoir cherché et trouvé satisfaction dans la concrétisation de fantasmes cinéphiles d'une sous culture à laquelle un mexicain en surpoids fait enfin honneur, survolant ainsi une masse de cinéastes opportunistes décevants et vantards?
Comment s'attendre à autre chose que des héros benêts, une amourette de supermarché, et tout un tas de connards égocentriques qui roulent des mécaniques alors qu'on paie pour un blockbuster?
Comment que je m'en fout qu'on peut effectivement pas prendre un pouls en portant des gants puisque je me contre bat les roulements à bille du sort du gars concerné ! Comment que je m'en fout aussi que les poissons en réalité ne tombent pas au fond de l'eau comme de la roche de 3 tonnes quand ça meurt !
Comment que j'assume de pouvoir prendre du plaisir sans l'intellectualiser !
Cameron, Lucas, Snyder, Abrams, Bay, comment qu'il vous a tous niqués Guillermo !
Il survole peut être, le mexicain, mais il a bien monté un background sur ses Jaegers : On sait quand ils sont apparus, pourquoi, sur quels principes ils fonctionnent, qu'il y a eu plusieurs générations, il en fait même d'un une figure rassurante et constante — presque à la Alphonse. En plus t'en prends plein les mirettes : designs, létalité et techniques propres. Dommage que certains aient une faible espérance de vie.
En même temps en face t'as du monstre. De la belle saloperie de monstre apocalyptique, gargantuesque, impitoyable. Du genre de plus en plus gros avec des techniques d'enculé de compétition à chaque nouvel assaut : force titanesque, formes abominables (coucou H.P L), mensurations divines se mêlent aux crachats acides, morsures assassines, griffes et queue acharnées, impulsions électro magnétiques et autres techniques de fourbe, du haut de centaines de mètres et parfois à plusieurs ; implacables prédateurs. L'une des plus grandes réussites concernant les kaijus réside d'ailleurs dans l'animosité qu'ils dégagent.
Et tout le monde s’en prend plein la tronche. Ça saigne, ça craque, ça fuit, tombe en pièces, éclate, explose, se répend, s’étripe, ça casse, ça fracasse, et ça fait POIIIINNNNNNNNNNNN entre les abysses et la lumière des hélicoptères, sous la pluie ; plein les yeux, plein les oreilles.
DelToro te sert du spectacle, pur et sincère, référencé, révérencieux, sans cynisme, plein de crétineries mais le cœur sur la main.
Images soignées, réalisation millimétrée, technologie maitrisée, photographie aux limites de l’onirisme urbain, et le compositeur de Game of Thrones au pupitre. Tant pis si le héros est une moulasse, on se console avec Idris Elba.
Monstres immenses.
Robots géants.
Éléments déchainés.
15 ans de nouveau.
Les yeux qui piquent.
Guillermo tu m’as vraiment fait plaisir.
Ah, oui j'allais oublier : http://youtu.be/uEcx-S69bWE