Ayant pris la ferme résolution de ne plus jamais sombrer dans la facilité, j'ai décidé de vous épargner des titres simples et attendus comme:
- Pacific Rim à rien.
- Pacific ne Rim pas à grand chose
- Pacific Rim… avec merdique (ou, pourquoi pas, avec magnifique)


…autant de choses vulgaires et attendues que vous trouverez peut-être bientôt dans d'autres critiques sur ce site (il n'existe que 26 critiques à l'heure où j'écris ces lignes, et aucune n'ose ce genre de chose indigne -je ne suis pas allé voir une avant-première pour rien, merde !-)


Allez ma caille, joue


Alors, on est nombreux à être incurables, en se disant à chaque fois que quand le réalisateur est connu, et à fait un ou deux trucs potables, ça DOIT être mieux que quand il s'agit d'un de ces innombrables "yesmen", pullulant à Hollywood, qui officie.


Voir Pacific Rim quand on a un peu plus de 25 ans, c'est avoir une certitude et une grosse crainte.
La certitude, c'est de se frapper un Godzilla vs Goldorak avec des moyens inédits et la promesse de scènes qui en foutent plein la gueule.
La crainte, c'est que, allant une nouvelle fois s'adonner à du cinéma adolescent, les faiseurs ne trahissent encore la petite part d'enfant qui subsiste en nous en pondant un truc indigeste/stupide/facile/racoleur (barrez la mention inutile). Ou plus prosaïquement, qu'il égratigne nos rétines de cinéphiles amateurs en truffant leur récit de ces sempiternels clichés (personnages, situations) qui nous assomment d'ennui depuis des années.


Le verdict ?
Un peu entre les deux, avec une tendance plus lourde que l'autre.
Et, curieusement, ce n'est pas où on s'y attendait que Del Toro pêche le plus.


Anatomiques Jaegers


Parce que les fight titanesques sont assez jouissivement jobastres, et c'est bien pour ça qu'on était venus.
Les robots sont autant esthétiques que brillamment mis en image: c'est lisible, on sent la pesanteur des bestiaux et des machines, le concept n'est même pas totalement foireux.
Bref, Transformers en moins con (le contraire eut tenu du concept extra-terrestre, il est vrai).


Mais pourquoi alors Guillermo, se montrer incapable de remplir ce qui est de l'ordre du scénar ?
Les personnages sont un catalogue d'achétypes sans une once de profondeur (pauvre Idris Elba, extraordinairement sous-employé), qui emplissent des situations stéréotypées et sans l'ombre d'un suspens (qui sera le copilote du héros ? Comment finira le Marshall ?) dont est exclu toute narration (les épisodes concernant les scientifiques, pour funs qu'ils soient, n'ont aucune cohérence) quand ce n'est pas embarrassant de platitude (la harangue, tiens, par exemple).


Mako moulage


Bref, comme d'habitude, avec autour de 200 millions de budget, mettre plus de 500€ sur le scénar plutôt que de faire appel à un générateur automatique ou (et je ne sais pas quelle option est préférable) un ramassis de tâcherons sans imagination et sans énergie (les glandeurs de mon titre), eut été une option valable. Pour un personnage fun (mon bon Ron), 2h11 longuettes dont on aurait pu extraire les 1h30 de scènes où ça ne défouraille pas.


Pour dire, l'enthousiasme de mon Kenshin s'est émoussé dès le parking, avant que la lecture des premières critiques du site ne finissent de l'achever. C'est un signe qui ne trompe pas.


Heureusement qu'avant, on avait eu notre poulet au curry. Maison. Le seul truc solide de la soirée.

guyness

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