Palm Springs d’or

Critique initialement publiée sur Le Con, Le Culte et Les Écrans.

Le concept de boucle temporelle a été maintes et maintes fois utilisé au cinéma. Du source code de Duncan Jones au Looper de Johnson en passant par le un jour sans fin de Ramis et les tas de croûtes sans saveurs (coucou Happy Birthdead) qui découlent de ce concept fort, un éventail assez large de situations (et de genres de film) a été couvert au fil des décennies.

Pourtant, en 2021, Max Barbakow décide de donner sa vision de la boucle sous forme de comédie romantique avec au casting Andy Samberg (Brooklyn 99), Cristin Milioti (Fargo) et même J.K Simmons.

Nous sommes dans la charmante et rurale bourgade de Palm Springs, dans un mariage tout ce qu’il y a de plus classique. Sarah, sœur de la mariée et demoiselle d’honneur, semble peu apprécier l’ambiance qui est trop festive à son goût et rencontre Nyles, un homme à qui rien ne semble résister.

Suite à un truchement de scénario que je ne révélerais pas, ils se retrouvent tout deux coincés dans une boucle temporelle qui les fait revivre en boucle cette cérémonie pleine de joies et de névroses diverses.

Aucun doute la dessus, le film repose sur ses acteurs. Andy Samberg s’éclate en bermuda, Cristin Milioti est géniale en asociale et J.K Simmons…Bah fait du J.K Simmons. Quelque savoureux seconds rôles et des dialogues bien sentis viennent parfaire le tableau.

Si le scénario n’invente rien, il a le mérite d’être rythmé sans être hystérique, touchant sans être lacrymale, malin sans être prétentieux, et parvient même à éclipser une mise en scène prise en défaut à plusieurs reprises.

En pleine période de pandémie, le film est surtout une profonde réflexion sur le contrôle de la vie. Vaut-il mieux un monde où tout se répète, mais où le contrôle est maximal ou un monde plein d’incertitudes et surprises bonnes ou mauvaises ?

On ressort conquis de Palm Springs. En sachant pertinemment que le cinéma n’a pas été révolutionné, que des incohérences sont forcément légion et que sans le capital sympathie des différents acteurs l’impression aurait pu être bien différente. Mais en sachant aussi, qu’un film, humble, intelligent et doublé d’une réflexion sur la vie et ses mystères ca ne court pas les rues.

Un film de son époque donc qui s’évertue pourtant à tenter de nous la faire oublier au profit d’une heure et demi de douceur acidulée.