Enfer
Une œuvre revêtant son nom à merveille puisqu'il s'agit purement d'une effroyable descente aux enfers, pour les personnages du film, tous autant qu'ils sont, mais surtout d'un tableau chaotique pour...
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le 8 mai 2014
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Pandemonium fait partie de cette catégorie d'œuvres qui, par leur radicalité foncière, sont destinées à tout le moins à ne laisser personne indifférent. Jusqu'au boutiste tant dans sa forme que dans son propos noir d'encre, c'est peu dire que le film de Toshio Matsumoto offre une dépiction peu flatteuse de la nature humaine.
Les personnages de Pandemonium, davantage désincarnés et fantomatiques que véritables êtres de chair et de sang, ne semblent exister que par et pour l'appât du gain et dans l'unique but d'assouvir des pulsions de vengeance et de violence primaire. Si certains d'entre-deux, à commencer par le "héros", sont au départ motivés par l'Amour, l'irrémédiable corruption de leur esprit n'en sera que plus édifiante et spectaculaire.
Matsumoto met sa démonstration nihiliste en forme avec un mélange détonnant d'épure et de stylisation. Les décors se réduisent la plupart du temps à des intérieurs suffocants, rendus interchangeables par un noir et blanc contrasté qui isole les personnages dans le cadre à la manière d'un dispositif théâtral. Le métrage réserve à l'opposé de puissantes projections mentales, qui rappellent l'Impressionnisme dans leur visée de traduire graphiquement des états d'âme torturés via moultes surimpressions et ralentis.
Les emprunts très marqués au Kabuki prennent également tout leur sens dans l'infernal et incessant jeu de dupe auquel se livrent ces figures spectrales, qui revêtent et tombent les masques identitaires comme d'autres changent de chemise dans le but d'accomplir leurs piteux desseins. Sorte de gigantesque purgatoire cinématographique, œuvre limite sans concessions, Pandemonium s'impose comme l'un des incontournables de la nouvelle vague japonaise.
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Créée
le 16 juin 2024
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