Plus j'assiste à des courts & plus je m'aperçois, à l'instar des autres milieux envahis par la masse populaire, que la décrépitude va croissante, en particulier dans l'animation.
Ici Disney reprend un court des plus connus ("Signs", dont l'existence avait disparu de ma mémoire jusqu'à l'allusion d'une amie : http://www.youtube.com/watch?v=uy0HNWto0UY ) pour, comme à son habitude, le massacrer. Le massacrer de quelle manière ? Eh bien simplement en reprenant le principe : un homme & une femme se rencontrent en pleine rue & tombent amoureux, mais le destin veut qu'ils soient séparés, alors comment vont-ils bien pouvoir être réunis ? Là où "Signs" se veut romantique sans glisser dans la mélasse puérile, "Paperman" glisse. Ainsi même si le postulat de départ est intéressant & drôle (il faut le reconnaître : la frustration du bonhomme fait rire), la suite "fantastique" aurait pu être largement évitée.
Alors je veux bien que le graphisme soit épuré & délicat (c'est d'ailleurs ce qui compose les trois quarts de la note, soit dit en passant), cependant il reste le même, propre, identifié, presque identique à toutes les autres oeuvres de Disney et/ou Pixar : on a jamais le droit à une goutte d'authenticité, on croirait une école robotisée dans la patte, ça en devient dégoûtant. Autant j'ai un seuil d'acceptation pour les films, mais pour les courts, c'en est trop. Quant aux relations entre les personnages, ils ne se parlent pas, & tant mieux, un excès de mièvrerie en moins. Les musiques sont enchanteresses mais ne bouchent en rien le malaise provoqué par l'entrain bâtard qui émane de cette oeuvre. Le final est naïf, propose une morale idéaliste au public visé prioritairement (les mioches débiles), & enfonce encore un peu plus l'animation dans les tréfonds de l'échec redondant. Pixar & Disney ne font plus rien de bon à mes yeux, ils se reposent sur leurs acquis & leurs titres depuis plus de quinze ans (à de rares exceptions comme "Tarzan", "Le monde de Nemo" ou "Les Indestructibles"), enchaînant daube sur daube, sachant que leur réputation n'est plus à faire & qu'il ne sert plus à rien d'essayer d'entrevoir un quelconque horizon lorsqu'on est arrivé au sommet (gaffe à ne pas tomber toutefois)..