Steve Hunnam et Dustin Malek sont dans un bateau...

Mode papy con :


Si typique de notre temps dans son genre, le drame historique remaké, ré-empacté, si typiquement machine huilée, désincarnée et remake suceur. Le duo d'acteurs peut se donner corps et âmes, rien n'émet la moindre émotion consistante. Sont-ce eux-même au talent significativement surévalué par une horde de fans radicaux pro Sons of Anarchy / Mr Bohemian Robot (je taquine) ou seulement l'écriture appauvrissante ? surement un peu des deux mais plus surement la deuxième option. Les dialogues sont courts, basiques, expéditifs, si typiques. On n'a plus le temps de développer, de discuter, de s'égarer au détour d'un nulle part exotique, même si ça dure 2 heures.


Michael No(wh)er ne va nulle part et préfère coller au déroulement original le plus fidèlement possible pour tenter de trouver sa bonne mesure. Mais Steve Mc Queen n'a pas eu besoin de se faire un "body change" de l'extrême, ticket gagnant moderne de l'acteur oscarisable, pour magistralement donner vie à son personnage, notamment lors de son long et terrible enfermement.
Rami Malek tout comme Charlie Hunnam sont indéniablement motivés, autant que Dustin et Steve à l'époque peut-être, mais n'ont qu'une palette trop étriquée à faire valoir. Les seconds rôles ne les intéressent pas plus, ce ne sont que des ébauches.


Ce n'est même pas que c'est mauvais puisque tout le cheminement incroyable de Papillon y est ou presque (en synthèse accélérée), c'est juste que tout est lisse, il n'y a aucune évolution incarnée des personnalités pendant 2 heures, là où Steve et Dustin passaient par tous les stades mentaux et épidermiques possibles et imaginables. Lorsque l'on admire le film d'origine, son remake est d'autant plus dur à avaler (à ma décharge, je le concède mais j'y étais prêt...).


Après, ce n'est pas que c'est mauvais pour autant ou que je n'ai pas aimé, ça se regarde, ce serait trop simple, c'est juste vidé de sa moelle dramatique. Cela ne nourrit rien. L'investissement est pourtant bien visible, tout le monde essaie de bien faire, pour un résultat sous blister.
La mise en scène suit le mouvement, propre, léchée mais vide, dénuée de personnalité, sans aspérité, sans vicissitude humaine, sans dérapage ni incarnation des lieux.


Les personnages ne semblent pas vivants, jamais drôles, comme beaucoup de gros drame actuel. Or, l'Homme rit, même dans la pire des situations, l'humour existe, les larmes aussi, là non, on fait juste la gueule pour montrer que c'est du sérieux. Papillon 2018 est une synthèse sans âme de son aîné typiquement inutile et malgré tout regardable tant la puissance de son modèle l'accompagne plan après plan.

drélium
6
Écrit par

Créée

le 9 oct. 2019

Critique lue 750 fois

8 j'aime

4 commentaires

drélium

Écrit par

Critique lue 750 fois

8
4

D'autres avis sur Papillon

Papillon
archibal
6

La petite évasion

Un remake pas franchement utile qui n'apporte pas grand chose mais qui s'avère plutôt correct. Le film n'a plus la même résonance dénonciatrice et mémorielle qu'à l'époque en plus de passer après une...

le 27 déc. 2018

12 j'aime

2

Papillon
drélium
6

Steve Hunnam et Dustin Malek sont dans un bateau...

Mode papy con : Si typique de notre temps dans son genre, le drame historique remaké, ré-empacté, si typiquement machine huilée, désincarnée et remake suceur. Le duo d'acteurs peut se donner corps et...

le 9 oct. 2019

8 j'aime

4

Papillon
Frédéric_Battut
1

Hors sujet

Hors sujet !!! Pour qui aime la Guyane et son histoire marquée par le bagne, ce film est totalement hors sujet. Le réalisateur qui vient du documentaire aurait pu au moins visiter le véritable Camp...

le 3 nov. 2018

6 j'aime

3

Du même critique

Edge of Tomorrow
drélium
7

Cruise of War

Personne n'y croyait mais il est cool ce film ! Dingue ! On aurait juré voir la bouse arriver à 100 bornes et voilà que c'est la bise fraîche ! Doug Liman reprend pourtant le concept de "Un jour sans...

le 23 juin 2014

202 j'aime

31

World War Z
drélium
2

Brade pire.

Misérable. Pire film de zombies. Je m'attendais à rien et j'ai eu rien. J'ai même eu plus que rien, ou plutôt moins que rien. Il n'y a rien. Les seules scènes valables sont les trois moments...

le 5 juil. 2013

180 j'aime

66

Requiem pour un massacre
drélium
10

Va et regarde la guerre

Il y a peut-être un micro poil trop de gros plans de visages pétrifiés qui mettent en évidence un fond légèrement binaire comparé à d'autres œuvres plus ambigües et analytiques. Il n'est pas question...

le 27 avr. 2011

175 j'aime

18