À son échelle d’estime, de popularité et de notoriété, c’est une des comédies françaises les plus hystériques, sinon la plus hystérique avec Les Visiteurs 2. Papy fait de la résistance est un de ces (assez rares) all star movies à la française (comme Astérix et Obélix Mission Cléôpatre) présentant la particularité de réunir à l’écran plusieurs générations de comédiens.
Les héros du vaudeville et du cinéma à papa comme Jacqueline Maillant, Michel Galabru et Jean Carmet donnent ainsi la réplique à la troupe du Splendid, rassemblée ici pour la dernière fois de son histoire (si l’on omet Les Bronzés 3 où la plupart se retrouvent). L’autre grand atout du film est son rythme effréné. Les gags fusent sans arrêt, souvent pince-sans-rire, l’action n’est nuancée par aucune pause et le montage réussit le tour de force de donner une lisibilité à toute cette agitation.
Si on l’a découvert porté par l’euphorie ou si on a grandi avec : c’est génial (comme les films avec De Funès). Sinon, on profite d’une comédie hystérique sortant les grands moyens. Certains éléments clés interpellent, comme la performance bigger-than-life de Gérard Jugnot en collabo odieux, ou plus encore l’intervention de Jacques Villeret venu conduire les réjouissances vers la farce musicale. Avec Jacqueline Maillant ces deux-là sont les plus divertissants de la partie, ce qui n’était pas évident (le passage éclair de Jean Yanne était aussi plein de promesses, alors que le numéro de Galabru est vermoulu).
Il y a toutefois de quoi douter. Lamotte, Clavier et Poiré ne sont pas clairs sur ce qu’ils entendent démontrer, entre la peinture innocente mais malvenue d’une Résistance paumée et la parodie de films sur la guerre de 1939-1945. La tenue du débat imitant l’émission Les Dossiers de l’écran s’en ressent.
Et puis on retrouve tous ces gimmicks navrants du vaudeville, avec pour exemple le plus grossier ce gag éternel de l’efféminé quarantenaire fil-fille à maman. Bien sûr, on peut estimer qu’il soit dans le même temps Super Résistant est une manière de nous prendre au piège de nos propres clichés. On peut. Personne n’a forcé l’équipe de Papy à polluer ce film avec des repères esthétiques si rabougris (comme les supposés vices de 'chleus').
https://zogarok.wordpress.com/2016/04/11/papy-fait-de-la-resistance-2/