Tanger pays de colonies de vacances pour les filles (Pierre Perret)

Je plains les femmes enceintes de jumeaux ! Une grossesse de 18 moi, ça doit être pénible !

Tanger pays de colonies de vacances pour les filles, merci papa merci maman ! (Pierre Perret)

Dans une maternité, deux femmes : l'une avocate française, quarantaine, en quête de maternité et qui est effondrée : ellea fait une fausse couche... A ses côtés, une jeune fille nigériane en fuite qui a été vendue par mère et cousin, et qui victime d'un viol, a accouché d'une petite fille noire non désirée...

Bébé cherche maman qui fait un déni.... Vous devinez la suite ?

C'est le premier film de Nathalie Marchak (1979- ----) et pour un coup d'essai, même si elle surfe sur un sujet souvent développé, ce scénario qu'elle a aussi écrit tient la route. Il est même parvenu à me captiver... Vous l'aurez deviné, Marchak est une ardente féministe.

Dommage que le titre ne soit pas plus accrocheur, dommage aussi qu'elle se soit imposée la double peine dans un film un peu brouillon, dommage encore qu'elle n'ait pas fait ce film avec son sang comme le préconisait tant Melville... mais la grande force que cette aventure développe, c'est sa sensibilité ambiante qui est la principale qualité de ce film... Qui s'exprime d'autant mieux qu'on ne sombre pas dans le pathos, et qu'on ne nous fait pas endurer de violons geignards...

La sobriété est de rigueur et tout est en demi-teinte, ce qui ne fait qu'augmenter la tension que ressentent les deux voisines de lit de cet hôpital...

Il y a aussi quelques moments de suspense : les courses poursuites, la jeune esclave vendue qui est en fuite perpétuelle de ses propriétaires : va-t-elle pouvoir déserter son pays avec cette française qui tente de l'aider... par compassion ou pour le bébé ?

N'étant pas un grand admirateur de Alexandra Lamy, c'est un peu en traînant les pieds que j'ai regardé sa prestation au départ, et j'avoue avoir été agrablement surpris, décontenancé : elle incarne à merveille son rôle de mère éphémère, n'en rajoute pas des tonnes et émeut...

Mieux dirigée ? Une révélation aussi que ce Brontis Jodorowski qui suit la convalescence des deux mères comme médecin, mais qui, s'il est un peu complice de cette bi-maternité, refuse de jouer le rôle de passeur... Merveilleuse répartie aussi que cette phrase "Ici, comme blanche, tu ne risques rien..." On croirait vivre dans des mondes différents...

Curieuse fin aussi qui laisserait presque à penser que ce film aurait pu avoir une suite ?

Déception commerciale : 16 588 spectateurs.... La distribution de ce film aurait-elle été négligée ?

A moins que les émotions à fleur de peau ne soient plus de mode dans un monde robotisé ?

Féministe, Nathalie Marchak est-elle aussi maman ?

la une (RTBF) le 06.02.2023-


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le 12 mai 2023

Critique lue 26 fois

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