Couverte seulement par ses longs cheveux, Lady Godiva chevauche, nue, dans les rues de Coventry... Pourtant, aucun habitant n'est dehors pour la voir, chacun ayant fermé ses volets en signe de soutien à leur souveraine. Nul « Shame! Shame! Shame! » ne résonne à son passage... En acceptant de se plier à l'ancestrale tradition saxonne de la marche de la honte, l'épouse du comte Leofric de Mercie montre au roi et à ses partisans normands que les Saxons restent un peuple fier, et uni contre les velléités de domination de la faction menée par Guillaume, le futur Conquérant.


Production américaine sortie en 1955, Par la chair et par l'épée - traduction assez hasardeuse de Lady Godiva of Coventry - se déroule dans l'Angleterre du XI° siècle, vers la fin du règne d'Édouard le Confesseur. Sur fond de tensions entre Saxons et Normands pour la succession à la couronne (le roi n'a pas de descendant direct), Arthur Lubin met en scène, avec force libertés scénaristiques, le destin de la quasi-mythique Godiva, dont la légende est toujours célébrée outre-Manche. Sœur du shérif de Coventry, elle rencontre dans les caves du donjon son propre seigneur Leofric, qui préfère croupir en prison plutôt que d'épouser une princesse normande, comme le lui a ordonné le roi. Elle s'éprend, bien sûr, du bellâtre, qui l'épouse sur le champ. Devenue comtesse, la voilà qui se prend au jeu de la politique et des intrigues de cour, et œuvre pour préserver son peuple de la menace normande...


À défaut d'être palpitant - peu de scènes de bataille, pas de duel final - Godiva est un honnête film médiéval, bénéficiant d'une reconstitution correcte dans les décors et les costumes. Côté casting, c'est le calme plat en revanche : aux côtés de l'oubliable George Nader et du vieux Victor McLaglen, qui cabotine comme un cochon, la seule bonne raison de le regarder est la délicieuse, la flamboyante, la divine Maureen O'Hara, qui impose sa classe et son talent à chacune de ses apparitions - et pas seulement quand elle chevauche en tenue d'Ève ! Pour l'anecdote, enfin, il s'agit de l'une des toutes premières apparitions à l'écran d'un certain Clint Eastwood, 25 balais, qui interprète le rôle mémorable... d'Alfred le Fléchier (sic). Dix secondes devant la caméra et une ligne de dialogue, s'il vous plaît !

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le 14 mars 2019

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The Maz

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