Si j'avais pu, j'aurais mis 12, 16, 20 à ce film. Aucun mot ne saurait suffire pour le décrire, pour le parler. Je n'en ai retenu qu'un seul, "incandescent", sorti de la bouche d'Olivier Meyrou et d'Alexandre Fournier.
Ce film est lourd, de sens et d'âme. Il y a des rires, des moments poétiques, très forts, je suis confuse dans l'écriture tant je sais que c'est en vain que je réussirai à écrire quelque chose de convenable. Les mots sont limitants alors que l'essentiel de ce documentaire se déroule dans ce qui est suggéré, ce qui n'est pas dit, dans ce qui est dansé-mimé-bougé, dans la voltige, les portées et les pirouettes, dans les silences et parfois, les hésitations, les tournures de phrases maladroites, suspendues. Le réalisateur sait très bien ne pas montrer, on devine tout juste les ellipses, il se glisse dans des interstices lumineux d'émotion, ne nous étouffe pas sous le pathos, ne fait pas de Fabrice Champion un héros non plus, ne nous laisse pas nous noyer dans une intimité inconfortable à regarder, ne s'accroche pas au spectaculaire, à la performance acrobatique. Non, il nous présente un très long bout de vie, huit ans exactement, rassemblé en un film de soixante douze minutes dirigé avec pudeur et parfois un peu de cruauté, et ça déborde, ça déborde de beauté et c'est brûlant de justesse. Il n'y a rien à retirer à ce film, rien à ajouter, il est tout en pointillés, en délicatesse et questionne avec agilité ce qui nous anime et nous équilibre.
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