Bonne surprise : je m'attendais à être beaucoup plus rétif au style musical estampillé Maurice Chevalier. Des a priori à la con sommme toute. D'abord parce que je découvre une voix, un physique, un entrain chez ce garçon qui sont loin d'être déplaisants. Il anime son jeu, porte littéralement le film sur ses épaules avec une liesse et un sourire communicatifs. Mais plus encore, il parvient à associer à son chant et sa bonne humeur un jeu assuré, juste. Chevalier joue bien. Malgré ou sans doute grâce aussi à son accent français.
Jeannette McDonald essaie de tenir la longueur. Son brin de voix est plutôt joli. Parfois la demoiselle perd la partie, surjouant l'anxieté par exemple. Mais c'est suffisamment furtif pour ne pas gommer les belles scènes qu'elle propose par ailleurs.
Le duo fonctionne. C'est heureux pour une comédie musicale romantique.

Concernant l'aspect chorégraphique, il est dévolu intégralement à Lupino Lane, étonnant, plus que cela, épatant. C'est pour moi la plus grande découverte du film : des performances de danse impressionnantes.

Ce qui est moins surprenant, c'est la liberté et l'effronterie qui se dégagent d'images parfois extrêmement sensuelles ou de dialogues chargés de sous-entendus érotiques. C'est cette perpétuelle veine humoristique de clins d'oeil coquins en pitreries burlesques qui démarque le cinéma de Lubitsch et que j'adule de plus en plus.

Manque peut-être ici d'un peu de rythme mais sans doute surtout quelque chose dans le scénario qui lui donnerait une plus grande puissance. Un aspect moraliste sur les relations hommes/femmes, leur place dans la société, place le regard du spectateur sur les démêlés des personnages sur un piédestal assez étroit finalement. En cela, le film perd un petit peu de sa liberté.
Alligator
8
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le 4 févr. 2013

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