En 1914, alors que la guerre approche, un jeune peintre s'éprend d'une femme dans une guinguette nommée Le paradis perdu. Alors qu'il est dans les tranchées, il apprend que son épouse est morte en donnant naissance à sa fille. De retour du front, il va découvrir cet enfant qu'il ne connait pas...
Paradis perdu est un des rares films que n'a pas écrit Abel Gance, mais qui fait écho à sa propre existence, à savoir la difficulté à surmonter un deuil. Et c'est toute cette histoire que j'ai trouvé assez touchante, même si les quelques longueurs sont quelque peu préjudiciables.
En particulier le fait qu'il y ait beaucoup de chansons, qui alourdissent le récit, ainsi qu'une première partie, où on retrouve Elvire Popesco en épouse, qui est un peu longue. Mais la deuxième partie est une machine à émotions, avec ce père, joué par Fernand Gravey, vieilli, qui ne se remettra jamais vraiment de la disparition de sa femme, malgré l'amour de sa fille, incarnée par la jeune Micheline Presle. A ce titre, la scène où elle rentre dans la chambre de son père, et qu'elle voit qu'il y a des tas de souvenirs de sa mère qu'elle n'a jamais connue, est très belle.
Le contexte historique (il devait sortir deux jours avant la déclaration de guerre, en 1939), puis les quelques scènes de guerre font que le film est sorti plusieurs mois après la date prévue, mais Paradis perdu fut un grand succès, car c'est un modèle de mélodrame. Sans ces quelques réserves émises plus haut, on aurait là une réussite majeure.