Take 'em down, in the paradise city...

Deux inspecteurs arrivent sur une jolie île de Corée du Sud. Alors qu'ils prennent le chemin vers le village, on apprend que cette île est appelée "île du paradis", et que les 17 habitants qui l'habitaient ont disparu. Tous, jusqu'au dernier. Il y a le petit détective que ça inquiète, et son associé plus vieux, qui prend la chose plus placidement. Ils commencent leur enquête.

Un postulat de départ qui me faisait je dois dire franchement saliver. Les décors sont pas mal du tout, et en une heure cinquante de film (petite moyenne pour une production Coréenne) il y avait largement de quoi recréer la vie tranquille de ce petit village autarcique pour rendre le jeu du whodunit à la fois complexe et intéressant. Après, un twist surprenant et c'était dans la boîte !
Mais pour cela il aurait bien entendu fallu confier le projet à un réalisateur compétent, et aussi éventuellement à un scénariste qui ne se contente pas prendre dix paysans débiles qui jouent aux cartes, une jolie jeune femme et un médecin comme personnages et de placer des facilités de scénarios à tout bout de champ pour faire son beurre.

Parce qu'au lieu de s'intéresser au travail des enquêteurs, ce que je trouvais plus adéquat, le scénariste part sur les évènements qui se sont déroulés sur l'île en partant du premier meurtre, avec un compte à rebours inutile en bas de l'écran. C'est moins intéressant mais au fond pourquoi pas, le problème c'est qu'en faisant comme ça l'histoire de l'île passe d'entrée à la trappe, simplifiée en une légende elle même résumée en trois phrases, et c'est le passé des habitants qui sert de base à l'intrigue.
Mais alors quand le passé en question est, on le découvre très vite, inintéressant, et qu'en plus on y bourre de force entre deux scènes une légende à base de yu-rei faisandée tout aussi nulle qui ne mène strictement à rien, vous imaginez bien ce que ça peut donner. Et pour ne rien arranger, au niveau des meurtres ça donne ça:

"Ah mince alors ! Le débile du village à trébuché sur un corps et il a réussi à tirer pile entre les deux yeux du mec en face de lui qui devenait comme par hasard franchement gênant (et avec un fusil à pompe de surcroît) ! C'est le deuxième accident de gâchette en cinq minutes ! Sacrebleu !"

En plus chaque effet fait horriblement cheap, pendant une bonne partie du film on a droit à l'horrible humour clownesque Coréen qui arrive comme un cheveu bien gras sur la soupe, rendu encore plus ignoble par un montage plein de tics bien lourds posé sur une mise en scène déjà pleine de mouvements de caméra estampillées Z. Bref ça devient carrément horrible.

Dommage pour le début, qui me faisait penser à Moss, autre série B Coréenne en forme de whodunit (on retrouve d'ailleurs l'acteur principal de ce dernier, toujours aussi expressif qu'un arrosoir mais cette fois-ci dans un rôle qui ne lui correspond absolument pas) qui était vraiment pas mal du tout. On ne s'aperçoit que trop tard qu'il s'agit juste de sa version "téléfilm pourri du samedi soir".

Ca dure une demi-heure de moins que Moss, et encore heureux. Parce que ça dure quand même une demi-heure de trop...